Publié le Jeudi 14 février 2013 à 17h40.

Le Salon anticolonial : des débats, des associations et un salon du livre…

Samedi 16 et dimanche 17 février à La Bellevilloise, la librairie la Brèche ainsi que les librairies Le Point du jour et Envie de lire participeront au Salon anticolonial. Dans l'espace librairie, de nombreuses rencontres sont prévues : Dominique Vidal, Olivier Le Cour Grandmaison, Sandrine Charlemagne, Michèle Villanueva, Lila Chouli… Cette semaine, notre page culture se veut donc une mise en bouche à cet événement. Plus d'infos : anticolonial.netComment se construit la domination coloniale et raciale ?Frantz Fanon la dissèque : la peur, le complexe d'infériorité, le désespoir, car la décolonisation n'est pas libération. Lémy Lémane Coco, écrivain antillais, le développe dans son Histoire de l'esclavage (Orphie, 18 euros). En décryptant le mécanisme de l'esclavage et les témoignages de victimes africaines, nous percevons l'impact de l'oppression raciale dans la culture antillaise. Cet ouvrage aborde la résistance des esclaves, leur libération lors de l'abolition. À partir de l'histoire des colonies françaises, les bases de la réflexion sont posées pour l'esclavage moderne : immigrants clandestins sans droits, travail des enfants, enfants soldats, exploitation domestique… soit 10 % de la population mondiale.Un autre combat perpétuel pour la liberté est celui de Georges Ibrahim Abdallah (Georges Ibrahim Abdallah, éditions Al Dante, 15 euros). Son arrêté d’expulsion vers le Liban n'ayant pas été signé, il reste le numéro d’écrou 2388/A221. 28 ans en prison pour être libanais, communiste, fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises, mouvement palestinien issu du FPLP. Ce recueil de textes sur Abdallah met en lumière le combat de ce prisonnier politique non repenti dans un contexte international complexe : « Quand on a bu la mer, on ne s’étrangle pas d’une goutte d’eau ».Quelles retombées du « printemps arabe » ? Le livre Burkina Faso 2011 de Lila Chouli (éditions Tahin Party, 8 euros) pourrait être un élément de réponse. Suite à la mort d'un jeune, la protestation gronde, brutalités policières, vie chère, corruption massive et affairisme éhonté. Le mouvement populaire est finalement rejoint par les syndicats, dans les mines, les champs de coton, l’éducation nationale, les universités… un scénario actuel, du Burkina à la Tunisie. Un autre élément de réponse dans le film « Normal ! » (DVD Mutins de Pangee, 15 euros) qui soulève les contradictions de la société algérienne. Une jeunesse privée de liberté d'expression tente de faire face aux désillusions : quelle est la place de la création en Algérie ? Comment créer sans se confronter à la censure ? Comment résister ? Quelles perspectives pour les luttes ­anticapitalistes ?Les Cahiers de l'émancipation des éditions Syllepse tirent la substantifique moelle des mobilisations collectives en Amérique latine (Amériques ­latines : émancipations en construction, 8 euros). Le changement des rapports de forces est alors le produit d’une crise des élites traditionnelles, mais aussi de mouvements sociaux créatifs qui ont combiné revendications démocratiques et orientation antilibérale et anti-impérialiste. Franck Gaudichaud, Hervé Do Alto, Jules Falquet et d'autres décortiquent les mouvements démocratiques, autogestionnaires et participatifs, voire anticapitalistes.Les Libraires de La Brèche