Le 10 juin dernier devait avoir lieu un vote sur une résolution précisant le mandat de négociation de la Commission européenne sur le Traité transatlantique de commerce avec les États-Unis (Tafta d’après les initiales anglaises). Les sociaux-démocrates s’étaient mis d’accord avec la droite, y compris sur le mécanisme d’arbitrage entre États et entreprises privées. Un mécanisme qui permettrait à des entreprises qui s’estimeraient lésées par une nouvelle loi (renforçant par exemple une norme écologique ou de droit du travail) dans un État d’attaquer cet État devant un pseudo-tribunal d’« arbitres » et de le faire condamner. Mais vu l’écho du mouvement anti-Tafta, une partie des sociaux-démocrates commençaient à hésiter. Du coup, Martin Schultz (social-démocrate allemand), favorable au traité, a reporté le vote. Un nouveau rendez-vous devrait être fixé en juillet.
En fait, la question des tribunaux d’arbitrage n’est qu’un aspect du problème. L’accord transatlantique est dans son principe une machine de guerre supplémentaire au service des multinationales contre les travailleurs tant américains qu’européens.
La campagne anti-Tafta marque des points. Raison de plus de l’amplifier en faisant le lien avec les politiques d’austérité et de destruction des acquis sociaux. Et également en gardant un cap internationaliste. C’est ce que vient justement de réaffirmer le collectif national Stop Tafta. D’autant plus nécessaire que des forces d’extrême droite (FN, adeptes de Soral…) essaient de s’infiltrer. Comme le dit le communique du collectif : « La supercherie de ces courants d’extrême droite est de faire passer leur dénonciation du Tafta en défense des couches populaires pour en réalité les asservir aux intérêts des multinationales françaises. La finance comme l’exploitation des êtres humains et de la planète sont tout aussi abjectes qu’elle soient “françaises de souche” ou de toute autre origine, et cela l’extrême droite ne le combattra jamais ».