Publié le Vendredi 24 janvier 2025 à 12h00.

Grand froid : 330 000 personnes à la rue, dont 2 000 enfants

Le plan Grand Froid peut être déclaré entre le 1er novembre et le 31 mars. Ce dispositif intergouvernemental est activé à la suite d’une alerte « vigilance grand froid » de Météo France, après deux jours de températures négatives, sans prévision d’amélioration immédiate. Cette alerte a été faite depuis le 12 janvier, dans 34 départements à ce jour. Le plan Grand froid est donc en cours.

Celui-ci est activé par les préfets des départements concernés. L’objectif affiché est d’un rare cynisme, il s’agit en effet de « réduire la surmortalité saisonnière due aux maladies infectieuses, aux hypothermies, aux AVC, aux engelures qui peuvent conduire à des amputations. En particulier chez les plus vulnérables, les personnes âgées, les enfants, les personnes à la rue ». Il est interdit de mourir dans nos rues ! 

Du déclaratif mais peu de moyens !

La première action de ce plan consiste à informer les populations des risques liés au froid. En direction des personnes sans domicile fixe, en gros il s’agit de leur expliquer combien c’est dangereux de vivre dans la rue, en leur donnant des conseils pour mieux habiter dehors par temps très froid ! En direction de toutes les autres, il est rappelé leur devoir d’alerter les secours si elles croisent une personne en détresse. Voire à développer l’accueil bénévole de personnes sans abri.

Si le froid dure et/ou s’il s’intensifie, les préfets peuvent demander aux maires l’ouverture de gymnases, salles municipales, écoles. Ce que certains d’entre elleux ont déjà fait, souvent sous la pression des collectifs de solidarité, notamment à Rennes, Grenoble, Marseille, Paris… Ils peuvent aussi augmenter les moyens humains et financiers pour les maraudes et le 115, augmenter les capacités des structures d’accueil et des services de soins. Concrètement, ils vont demander aux hôpitaux d’activer « le plan blanc », c’est-à-dire de demander aux soignantEs toutes catégories confondues de faire beaucoup plus en termes d’accueil et de soins dans des structures où parfois les urgences sont fermées la nuit par manque de personnels !

Un logement pour tous et toutes !

« Plus une personne à la rue », ils l’ont tous proclamé ! Lionel Jospin (en 2002), Nicolas Sarkozy (2006), Emmanuel Macron (2017), ils l’ont tous dit et aucun ne l’a fait, n’a même pas essayé ! Pour le NPA-l’Anticapitaliste, il ne peut être question de mise à l’abri seulement l’hiver : les étés sont tout autant meurtriers. Il faut donner enfin toute sa place au droit à un logement sain, adapté et pérenne, pour tous et toutes. Soit une lutte implacable pour sortir le logement des griffes de la marchandisation, de la spéculation pour enfin satisfaire la demande de logement social des 2,7 millions de ménages en attente aujourd’hui. Pour cela, réquisitionner les milliers de m² de bureaux vides et les transformer en logements ou en hébergements, stopper les expulsions ! En 2023, 19 023 ménages ont été expulsés, soit 17 % de plus qu’en 2022. Nous ne lâcherons pas !

Victorine Laforge