Publié le Jeudi 12 avril 2012 à 17h30.

1er Forum social antifasciste : pari réussi !

Près de 250 personnes se sont retrouvées à la Bourse du travail de Saint-Denis pour discuter de l’extrême droite, de son évolution et de la (re)construction d’un mouvement antifasciste.

Samedi 7 avril a eu lieu le 1er Forum social antifasciste à la Bourse du travail de Saint-Denis. Réunissant un public en grande partie composé de militantEs, entre 200 et 250 personnes issues de différents horizons et traditions se sont retrouvées au cours de la journée pour débattre des évolutions de l’extrême droite et des stratégies pour la combattre1.

Un premier débat sur l’état de l’extrême droite en France, animé par un militant du Scalp Reflex et Jean-Paul Gautier (historien spécialiste de l’extrême droite), a fourni aux participantEs un aperçu global des forces qui (re)composent cette famille politique plurielle, avec un accent judicieusement mis sur le Front national et la place de choix qu’il occupe en son sein.

Une seconde plage de débats animés par des militantEs et des personnalités comme Dominique Vidal ou René Monzat a permis d’approfondir un certain nombre de questions en commissions thématiques (l’extrême droite en Europe, sur le terrain social, genre et sexualité, racisme et idéologie sécuritaire, instrumentalisation du religieux et de la laïcité, ripostes aux violences…). Enfin, après un compte-rendu de chaque atelier en séance plénière, le débat s’est orienté sur les prochaines perspectives de mobilisations (comme par exemple le meeting parisien de Marine Le Pen au Zénith le 17 avril…) et la nécessité et la nature du mouvement antifasciste qu’il nous faut (re)construire dans la période à venir.

La réussite de ce forum est un premier pas qui doit en appeler d’autres. Il est nécessaire de poursuivre, d’approfondir et de faire converger les analyses sur les mutations de ces courants d’extrême droite  qui entendent tirer profit des effets de la crise pour se développer. Il nous faut comprendre les ressorts du développement d’une extrême droite du xxie siècle, anticiper les voies par lesquelles elle pourrait commencer à s’enraciner et à prospérer. Car au-delà de l’image respectable que cherchent à renvoyer certains courants d’extrême droite, FN en tête, leurs programmes à géométrie variable montrent bien leurs dangereuses capacités d’adaptation à l’espace politique qui s’ouvre à eux.

Il est aussi fondamental de chercher à reforger des convergences sociales, politiques et culturelles contre cette menace fascisante  grandissante. Les efforts fournis ces derniers temps par des organisations syndicales comme la CGT, Solidaires ou le réseau Visa2 sont de sérieux points d’appui pour mettre le mouvement syndical en ordre de bataille contre le FN et l’extrême droite. Ces efforts doivent être poursuivis pour irriguer l’ensemble des structures militantes et associatives tout en cherchant des alliances dans les sphères artistiques et intellectuelles. Enfin, il est aussi important de renouer avec une dynamique de mobilisations de rue.

Gageons que ce Forum social antifasciste sera le premier d’une longue série ponctuée par de multiples rendez-vous militants. Car la période trouble qui s’annonce appelle clairement à la (re)construction d’un mouvement antifasciste unitaire, large, massif et combatif.

Cédric Piktoroff et Nadine Collin1. Parmi les signataires, divers collectifs et associations (Action antifasciste Paris Banlieue, Christianisme social, Collectif dyonisien contre le Front national et l’extrême droite, Collectif Tenon, Ras l’Front Marne-la-Vallée), des organisations syndicales (de la CNT et de Solidaires) et des organisations politiques (AL, FA, NPA, Réseau Jeunes du PG, Scalp Reflex). 2. Vigilance et initiatives syndicales antifascistes, réseau regroupant des militantEs FSU, CGT, CFDT et Solidaires.