Pile.« On est chez nous… La France aux Français… Mélenchon au Goulag… Communistes assassins »… À défaut de foule (à peine 3 000 personnes), la haine était comme à l’habitude au rendez-vous de la manifestation du Front national. Les journalistes tentant de réaliser des interviews étaient systématiquement pris à partie par le service d’ordre, privé cette année de son chef Axel Loustau, interpellé le 23 avril à l’occasion d’incidents survenus à la fin de la manifestation des anti « mariage pour tous ». La présence de militants du GUD, de Troisième voix ou du Renouveau français laisse à douter de l’efficacité, et surtout de la volonté de Marine Le Pen de « faire le ménage » dans ses rangs…« Tenez bon, on arrive, les vieux opposants que nous sommes sont en train de se transformer bientôt en jeunes dirigeants ». Cette exhortation de la présidente du FN à ses troupes ferait bien d’inquiéter, et surtout de mobiliser, ceux qui, trop nombreux à gauche, ne voient dans le « F-Haine » qu’un parti de droite, tout juste plus radical que les autres.
Face. À la mémoire de Brahim Bouarram, jeune Marocain assassiné, jeté dans la Seine le 1er mai 95 par des skinheads à l’issue de la manifestation du Front national, avait lieu le traditionnel rassemblement au Pont du Carrousel. Avant celui-ci, une manifestation, appelée par le collectif unitaire Capab (collectif antifasciste Paris-banlieue) et le NPA, a été attaquée un quart d’heure avant qu’elle ne débute par une trentaine de fascistes armés de cutters, de matraques et de bombes d’acide. Trois charges des nazillons n’ont pas réussi à venir à bout de la détermination des manifestants qui ont réussi à les repousser.Nous dénonçons la bienveillance de la police qui, malgré le fait que cette manifestation ait été déposée en préfecture, a laissé tranquillement l’extrême droite attaquer le rassemblement, n’appelant que tardivement à l’envoi de renforts… qui ne trouvèrent pas mieux que d’encercler les antifascistes. Malgré cette agression, les antifascistes ont manifesté jusqu'au pont du Carrousel aux cris de : « Brahim Bouarram, on n’oublie rien ! Front National, parti des assassins ! Paris Paris, Antifa ! Le FN, c’est la gangrène, on l’élimine, ou on en crève ! »Plus que jamais, la question de l’autodéfense contre les attaques des fascistes se pose. Plus que jamais, la constitution de structures unitaires contre le FN et les groupuscules fascistes qu’il entraîne doit être mis à l’agenda de notre camp social.Alain Pojolat