Être conseillère municipale NPA, représenter l’opposition de gauche face à la majorité PS-PCF-militants issus de l’association Place publique, c’est parfois devoir intervenir sur des questions auxquelles nos débats et notre formation ne nous ont pas toujours préparés. Il ne s’agit que rarement de lancer de grands débats sur les orientations budgétaires, sur la nécessité de revenir aux services publics en régie directe (transports, eau, etc.), mais avec une « bonne boussole politique » et une connaissance de la vie locale, il est toujours possible d’exprimer notre différence et de faire apparaître ce que pourrait être une municipalité au service de la population, sans illusion toutefois sur les marges de manœuvre financières, de plus en plus réduites des collectivités locales. Pour illustrer, quelques points du dernier conseil municipal.Tout d’abord, une augmentation des tarifs des garderies de 1,6 % est soumise au vote. Cette hausse est équivalente à la hausse du coût de la vie. Il a fallu rappeler que ce n’était pas le cas pour les salaires et les pensions... et que la gratuité des services publics soulagerait le porte-monnaie des plus modestes. Le vote d’une subvention de 300 euros à la Cimade m’a permis de faire remarquer que, lors de manifestations pour la régularisation de familles sans papiers, j’étais la seule des six élus parrains et marraines siégeant au conseil. Depuis son arrivée, la majorité de gauche n’a pas remis en cause ni la politique salariale ni la précarité qui sévit dans les services municipaux, et notamment dans les écoles. J’ai toujours dénoncé, seule, cette logique d’accompagnement de la politique de Sarkozy. Quant aux syndicalistes CGT et SUD de la majo, solidarité de gestion oblige, ils ont toujours voté (probablement la mort dans l’âme) cette précarisation institutionelle. Et ce soir-là, au sujet de la création d’un poste de chargé de mission sur le développement des musiques actuelles, après mon intervention, approuvant la création mais dénonçant la nature du poste (CDD à temps partiel) et défendant les emplois statutaires à temps plein, l’adjoint PCF est intervenu, expliquant que devant le nombre d’emplois non pourvus dans d’autres services, il s’abstiendrait sur le rapport... Ce qui ne l’empêcha pas de voter le rapport suivant, concernant la création d’un autre poste de chargé de mission, là encore en CDD et à temps partiel. Comprenne qui pourra ! C’est là tout le « charme » de la « gauche de gauche » qui manie à merveille le double langage ! Néanmoins, ce « coup de gueule » montre bien le gouffre entre l’espoir qu’a pu susciter, pour les salariés de la municipalité, la défaite de la droite et la réalité de gestion de la nouvelle équipe, où les petits chefs se montrent encore plus hargneux qu’avant. Les conseils municipaux ont des règlements intérieurs, qui soit par des voeux, soit comme à Alençon, par un tour de table, en fin de séance, permettent aux conseillerEs d’intervenir sur le sujet qu’ils désirent.J’en ai donc profité pour expliquer le sens de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions. J’ai ensuite demandé au maire de vérifier que la ville, mais aussi ses prestataires, qui bénéficient de subventions municipales, n’achetaient pas de produits israéliens et que dans le cas contraire, de faire en sorte que ces produits soient retirés. Alors, comme c’est souvent le cas, quand ça dérange, je n’obtiens pas de réponse. Pour le conseil de rentrée, je vais passer aux devoirs de vacances : reprendre le Petit Train Touristique. Cela m’a valu, l’an dernier, de faire un petit cours d’histoire... et de m’interroger sur l’absence dans les commentaires de la visite de toute allusion à la Cour Jacques-René Hébert et donc à l’un des Alençonnais les plus connus, illustre journaliste et révolutionnaire ! Christine Coulon, conseillère municipale à Alençon