Trois jours après l’annonce du plan d’austérité en Grèce, François Fillon dégaine le gel des dépenses publiques pour trois ans. Il s’attaque aux plus pauvres avec la baisse des aides sociales comme l’aide au logement ou l’allocation adulte handicapé. Il poursuit la destruction des services publics avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Toutes ces attaques viennent s’ajouter à la réforme des retraites et au recul de l’âge légal de 60 à 63 ans dévoilée par le gouvernement. Toutes proportions gardées, cette politique obéit à la même logique que le prétendu plan de sauvegarde refusé par le peuple grec en grève générale. La crise financière et économique sert de prétexte au gouvernement Fillon pour imposer une politique d’austérité qui était déjà dans les tuyaux. Contrairement à ce que dit la propagande gouvernementale, la dette n’est pas due à trop de dépenses sociales, mais à des recettes insuffisantes. Depuis plus de 25 ans, les plus riches, les actionnaires, les grands groupes, ne paient pas assez d’impôts. Les vrais responsables de la dette sont les grandes entreprises qui profitent des exonérations de cotisations sociales et des subventions publiques, ceux qui bénéficient du bouclier fiscal. Pour combler ce déficit, les États empruntent… aux plus riches qui encaissent les intérêts : 43 milliards cette année ! Quand, il y a quelques mois, les banques étaient au bord de la faillite les États les ont sauvées. Aujourd’hui ces mêmes banques qui font à nouveau des profits exorbitants mettent les États en faillite. Et il faudrait accepter des sacrifices pour rembourser ces profiteurs ! Réforme des retraites ou plan d’austérité, c’est la même logique : faire payer la crise du système capitaliste par les populations.Une seule réponse, un mouvement d’ensemble, une mobilisation générale. C’est dans ce sens que doit se préparer la grève du 27 mai appelée par les organisations syndicales.
Christine Poupin