L’entourage d’Emmanuel Macron a donc fait savoir à la presse que le président-candidat ne souhaitait pas, « à ce stade », participer aux débats de la présidentielle. Une manière pour Macron de se poser « au-dessus de la mêlée », mais aussi et surtout un moyen — parmi d’autres — d’utiliser sa position de Président de la République pour faire campagne tout en n’ayant pas l’air de le faire. Macron multiplie ainsi les déplacements, évidemment médiatisés, et les annonces, entretenant soigneusement la confusion entre ce qui est du domaine de la politique du gouvernement actuel et de ce qui est de celui de son futur programme.
Deux choses sont toutefois certaines : Macron est en campagne pour sa réélection ; il n’a pas l’intention de tirer le moindre bilan critique de ses politiques depuis cinq ans, et entend même les amplifier au cours de ce qu’il espère être son deuxième quinquennat. Retraites, sécu, services publics, frais d’inscription à l’université… Autant de sujets sur lesquels Macron a déjà annoncé la couleur : toujours plus de cadeaux pour les riches, toujours plus d’attaques contre les jeunes et les classes populaires.
Mais Macron, qui continue ainsi de montrer ce qu’il a prouvé depuis cinq ans, à savoir qu’il était un grand démocrate, ne souhaite pas débattre de ses propositions et de son programme. C’est bien noté. Mais que l’on se rassure : cela ne nous empêchera pas, nous, dans le cadre de la campagne présidentielle, dans les meetings, dans les réunions publiques, dans les médias, de dire tout le bien que nous pensons de la politique et du programme du président des ultra-riches.
Et surtout, il y a une confrontation que Macron ne pourra pas contourner quand bien même il fuirait les plateaux télés et les radios : celle de la rue. Dans la santé, dans l’éducation, dans le travail social, et dans bien d’autres secteurs, les mobilisations se sont réveillées ces dernières semaines, comme cela a été le cas sur les salaires, dans de multiples entreprises et avec la journée du 27 janvier. Il faut poursuivre et amplifier ! Et ainsi, que le président-candidat le veuille ou non, ses politiques et ses propositions seront au cœur de la campagne, et nous serons des centaines de milliers, voire des millions, à dire que nous voulons en finir avec Macron et son monde !