« Je condamne avec une absolue fermeté les violences qui ont eu lieu aujourd’hui et qui ont dévoyé les cortèges du 1er Mai. Tout sera fait pour que leurs auteurs soient identifiés et tenus responsables de leurs actes. » En publiant ce tweet au soir du 1er mai 2018, Macron ne se doutait pas qu’il lui reviendrait en pleine figure, tel un boomerang, à la fin du mois de juillet. Car davantage qu’à un McDo incendié, c’est au nom d’Alexandre Benalla qu’est irrémédiablement associée la date du 1er mai 2018, jour où la petite frappe de Macron s’en est pris physiquement à des manifestantEs, au Jardin des plantes et place de la Contrescarpe.
Un an plus tard, ce qui est devenu « l’affaire Benalla » n’en finit plus d’empoisonner la Macronie, tant elle a joué un rôle de révélateur des pratiques à l’œuvre dans les hautes sphères du pouvoir, écornant sérieusement l’image du « nouveau monde » et contribuant à affaiblir la légitimité d’un Macron alors triomphant. Barbouzeries, petits arrangements entre amis, mensonges et dissimulation de preuves : la panoplie classique, somme toute, des cliques au pouvoir, bien loin des promesses de rupture avec les pratiques condamnables du passé.
Un an plus tard, on a en effet eu le temps de se rendre compte que les agissements d’Alexandre Benalla n’étaient guère contradictoires avec les « valeurs » de la Macronie. Ainsi, la violence contre les manifestantEs est devenue l’une des images de marque du pouvoir, avec un Castaner éborgneur en chef qui soutient sans broncher les pires exactions. L’arrogance et le sentiment d’impunité ne sont pas davantage l’apanage du seul Benalla, et peuvent même être classés parmi les traits les plus communs à ceux qui forment l’entourage de Macron. Enfin, la capacité à mentir, même face aux évidences, est également l’une des caractéristiques d’un gouvernement qui prétend lutter contre les fake news alors qu’il en produit à une échelle industrielle.
Un an plus tard, mouvement des Gilets jaunes aidant, le macronisme triomphant a définitivement pris du plomb dans l’aile. Mais les crises qui minent le pouvoir, si elles ont considérablement érodé sa légitimité, ne suffiront pas à le faire s’effondrer. Il faudra pour cela continuer à nous mobiliser, toujours plus nombreux, pour aller vers un blocage total du pays, seul moyen d’en finir avec Macron, sa clique et leurs politiques.
Julien Salingue