Un malien de 38 ans est mort lors d'une interpellation policière après avoir reçu deux décharges du pistolet taser.
Personnne ne peut dire qu'il ne savait pas. Depuis plusieurs années, de nombreuses voix se sont élevées contre le danger de mort lié à l'utilisation du pistolet Taser. Des rapports d'Amnesty International sur de nombreux décès aux Etats-Unis et au Canada jusqu'aux prises de positions plus récentes du Comité contre la torture de l'ONU, qui dit explicitement que le taser « peut même causer la mort», les éléments n'ont pas manquer pour alerter les pouvoirs publics.
Mais rien n'y a fait.
Mis en service depuis 2005, ce pistolet n'a cessé d'être généralisé, permettant à la société Taser de bénéficer de marchés juteux. Les conditions d'utilisation prescrites par le minstère de l'intérieur ( évaluer les risques cardiaques de l'interpelé, éviter de viser le thorax, les personnes en situation de dépendance, les femmes enceintes...) sont un aveu de l'inadaptation de cette arme et des risques majeurs liés à son utilisation.
5O OOO volts de décharges électriques envoyés à quelques mètres est un acte inhumain qui ne saurait faire office d'alternative à l'arme à feu.
Toute la lumière doit être faite sur le décès de lundi soir. En attendant, nous interpelons le ministère de l'intérieur pour exiger de lui un moratoire immédiat afin que la société puisse débattre publiquement, sur la base des rapports et des expertises contradicoires qui ne manquent pas.
C'est la colère et la révole qui l'emportent aujourd'hui.
Moratoire immédiat dans l'utilisation du pistolet Taser !
Le 30 novembre 2010