Publié le Mercredi 12 juin 2024 à 09h00.

Contre l’extrême droite et Macron, unité dans la rue et dans les urnes !

L’annonce par Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale est un tremblement de terre, alors que l’extrême droite vient de remporter une victoire écrasante aux élections européennes.

 

À peine la moitié des électeurs et des électrices ont voté lors de ces élections européennes, et pourtant, les résultats de dimanche sonnent comme un coup de semonce. En France, le Rassemblement national augmente son score de près de 10 % par rapport aux élections précédentes, plaçant l’ensemble de l’extrême droite à près de 40 % des suffrages exprimés autour de listes racistes, autoritaires et homophobes. C’est le résultat de plusieurs décennies de politiques racistes et antisociales menées par différents gouvernements de droite comme de gauche. C’est aussi le résultat de la volonté du gouvernement Macron de légitimer le Rassemblement national, son « meilleur ennemi », tout en appliquant une partie de sa politique, pour transformer chaque élection en un duel entre le camp présidentiel et le RN.

Le RN pire que Macron

En convoquant des élections législatives trois semaines après la victoire écrasante de l’extrême droite aux européennes, Macron prend consciemment le risque de lui offrir le pouvoir. Il faut se rendre compte de ce que cela voudrait dire pour notre camp social d’avoir un Premier ministre RN et une Assemblée nationale à sa botte ! Ce que cela veut dire pour nos droits, pour les personnes raciséEs, les ouvrierEs, les précaires, les femmes, les LGBTI, les jeunes !

Rien n’est encore joué ! Dans les prochains jours, chacun, chacune d’entre nous doit se ­mobiliser et se rassembler pour mettre en échec l’extrême droite et le macronisme qui le nourrit. Dans les villes, dans les quartiers, dans les entreprises au niveau local comme au niveau national, nous pouvons imposer un autre rapport de forces, avant tout dans la rue et les ­mobilisations, puis dans les élections. 

Prêt à participer au combat unitaire !

L’enjeu pour notre camp social est de reprendre la main dans un contexte de crises ­économique, sociale, démocratique et écologique, qui se combinent et s’amplifient. Il est capital que toute la gauche — les partis, les syndicats, et toutes les organisations du mouvement ouvrier — se mobilise autour d’un programme clair qui permet de faire front ensemble.

Lundi soir, sept organisations de gauche ont publié un communiqué unitaire pour les prochaines législatives. Elles répondent à l’aspiration unitaire qui s’exprime contre la menace du fascisme et contre les ­politiques autoritaires, racistes et anti­sociales de Macron, qui lui ont ouvert la voie. Nous saluons ce positionnement et sommes favorables à une telle démarche.

Pour gagner contre Macron et le RN, un accord entre appareils ne peut suffire : il faut rassembler les classes populaires, leurs organisations ; les forces politiques mais aussi le mouvement social. Nous ne voulons pas renouer avec les reniements de la gauche au pouvoir, de Mitterrand à Hollande, qui ont tant démoralisé et contribué à ce que l’extrême droite se renforce. Nous voulons une gauche de combat, qui porte des mesures de rupture : sur les salaires, les retraites (avec le retour de la retraite à 60 ans) et la protection sociale ; qui s’affronte au patronat et aux banques ; qui met en place une véritable transition écologique ; qui défend les droits des peuples, palestinien, ukrainien comme kanak. Une gauche du monde du travail et des quartiers populaires, des exploitéEs et des oppriméEs. Une gauche de la solidarité et de l’égalité, féministe, antiraciste et internationaliste. 

Le seul chemin pour stopper le danger de l’extrême droite et porter un nouvel espoir, c’est bien celui de construire ces prochains jours ce front unique, l’unité de notre camp social et de ses organisations, dans la rue et dans les urnes. Au-delà, il est urgent de tracer la perspective d’une société sans exploitation ni oppression, débarrassée d’un système capitaliste qui amène le pire.