Dans une interview donnée à la presse quotidienne régionale le 3 juin, Emmanuel Macron a précisé ses projets et confirmé qu’il se situait en continuité avec son précédent quinquennat. Il a ainsi annoncé la poursuite de la contre-réforme de Pôle emploi (rebaptisé « France travail ») et de l’assurance chômage, et confirmé qu’il entendait rapidement mettre en place sa contre-réforme des retraites, dont il prétend qu’elle entrera en vigueur « dès l’été 2023 ». Autant dire que des batailles sociales d’ampleur s’annoncent, peut-être dès la rentrée de septembre, et qu’il est urgent de faire entendre notre opposition massive à Macron et aux capitalistes dès les élections législatives.
Toujours dans la continuité du précédent quinquennat, Macron annonce quelques mesures « poudre aux yeux », histoire de donner l’illusion qu’il tient compte des difficultés de la population et des critiques sur ses méthodes autoritaires. Un projet de loi « pouvoir d’achat » est annoncé pour cet été, ainsi que la mise en place d’un « Conseil national de la refondation, avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et des citoyens tirés au sort ». Soit une énième entourloupe démocratique venue d’un Macron qui semble croire que nous avons oublié ce qu’il est advenu du « grand débat », lors du mouvement des Gilets jaunes, ou de la Convention citoyenne pour le climat.
Dans le cadre des législatives, le principal axe de campagne de Macron et des siens est de demander, voire d’exiger, une simple confirmation du résultat de la présidentielle. Les résultats des premiers votes, avec les scrutins dans les circonscriptions des FrançaiSEs de l’étranger, semblent indiquer que la partie est loin d’être gagnée, avec des reculs importants des candidatEs soutenus par Macron, la très symbolique défaite de Manuel Valls, et les scores élevés de la NUPES qui sera présente au deuxième tour dans 10 des 11 circonscriptions. Une forme de fébrilité se fait d’ailleurs sentir du côté de la Macronie, qui mène une campagne tous azimuts contre la NUPES, quitte à verser dans l’outrance avec les attaques contre Jean-Luc Mélenchon et certainEs de ses proches, ou avec les déclarations mesurées du type Castaner, toujours à la tête des députéEs LREM à l’Assemblée nationale : « Le programme de la NUPES, c’est tous les clichés du monde soviétique. »
Tout faire pour bloquer Macron
Ce qui inquiète Macron et les siens, c’est que l’écho de la campagne de l’Union populaire autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon a montré que des millions de personnes refusent les politiques antisociales menées depuis plusieurs décennies et veulent imposer un autre point de vue. Sur le terrain des luttes, on a d’ailleurs pu constater ces derniers jours et ces dernières semaines que l’élection de Macron n’avait pas éteint les mobilisations, avec notamment de nombreuses bagarres sur les salaires et une journée de mobilisation en défense de l’hôpital le mardi 7 juin.
Une victoire écrasante des partisans de Macron aux élections législatives ouvrirait la voie à la mise en place de reculs sociaux, voire sociétaux. Il y a aussi urgence à faire reculer les idées racistes, sexistes et LGBTIphobes, venues de l’extrême droite mais qui imprègnent l’ensemble du champ politique.
Il faut donc tout faire pour battre Macron, la droite et de l’extrême droite, en faisant élire le maximum de députéEs de gauche en rupture avec les politiques antisociales et libérales. Nous soutenons donc les candidatures pour une gauche de combat, en rupture avec le social-libéralisme, pour faire entendre notre camp social et lui donner confiance dans sa capacité à se mobiliser.
C’est la raison pour laquelle, dans la grande majorité des circonscriptions, nous appelons à soutenir et à voter pour les candidatEs de la NUPES. Dans d’autres circonscriptions, face à des candidatEs labellisés NUPES mais qui sont issus du Parti socialiste ou de l’aile droite des Verts, voire anciens macronistes, nous menons campagne, là où elles existent, autour de candidatures alternatives, du NPA ou de cadres unitaires regroupant des militantEs anticapitalistes, du mouvement social, féministe, antiraciste…
Tout reste à construire
Les grandes batailles sont devant nous. Face à une probable victoire de Macron, nous avons besoin de mobilisations massives : des points d’appui existent, avec des luttes pour la défense des conditions de vie et de travail, pour la justice climatique, pour l’égalité des droits, contre le racisme, le fascisme ou les violences policières. Mais face à l’offensive à venir, nous devrons les construire de toutes nos forces pour pouvoir inverser le cours des choses. Et même si la NUPES venait à gagner l’élection, nous aurions besoin de mobilisations pour imposer nos revendications au patronat et à l’appareil d’État.
Enfin, nous avons besoin d’avancer dans l’organisation de notre camp : collectifs de lutte, syndicats et associations doivent être régénérées, et les campagnes électorales peuvent servir d’appui pour les reconstruire. Nous avons aussi besoin d’un parti qui affirme clairement qu’au-delà des élections et des luttes immédiates, pour faire face à la crise sociale, écologique et démocratique, il faut une rupture révolutionnaire avec le capitalisme pour construire un monde débarrassé des oppressions et de l’exploitation.
Des élections aux luttes, restons plus que jamais déterminéEs à faire face à Macron et à l’extrême droite, sans compromis avec ce système et ceux qui le défendent !