Macron et son gouvernement l’ont bien compris : la réforme des retraites à venir sera déterminante pour la suite. Fragilisé par les longs mois du mouvement des Gilets jaunes, qui fêtera le week-end prochain son premier anniversaire, le pouvoir n’a trouvé d’autre moyen pour reprendre la main que de tenter de dévoyer la colère qu’engendrent les inégalités sociales sur le terrain du racisme et de la xénophobie...
L’alternative est claire. Soit Macron et Cie arrivent à passer en force et à faire baisser nos futures pensions de 20 à 30 %, et les réformes libérales, les reculs sociaux, continueront sans relâche. Soit nous leur infligeons une défaite par la mobilisation du plus grand nombre, et nous imposerons les droits de la majorité de la population, posant ainsi la perspective d’une autre société où celles et ceux qui produisent les richesses décident.
Ne pas les laisser nous diviserPour Macron, tous les signaux sont au rouge : à l’impopularité que connaissent depuis plusieurs mois le président et son exécutif se rajoute aujourd’hui la menace d’un mouvement social pouvant conjuguer massivité et radicalité. Gouvernement et patronat l’ont bien compris et, pour arriver à leurs fins, ils tentent tout pour nous diviser.Ainsi, depuis plusieurs semaines, eux et leurs nombreux relais médiatiques n’ont de cesse de nous expliquer que les problèmes des catégories populaires auraient pour origine les migrantEs ou les musulmanEs... Au plus haut niveau de l’État, Macron et ses amis sont prêts aux plus basses manœuvres pour détourner l’attention, en remettant en cause l’aide médicale d’État pour les étrangerEs ou en reprenant les thématiques de l’extrême droite contre les mères voilées qui accompagnent les sorties scolaires.Heureusement, une partie du mouvement social et antiraciste commence à relever la tête, avec l’organisation ce week-end de marches réussies contre l’islamophobie qui sont le signe d’un renouveau du mouvement antiraciste dans le pays.
La riposte se prépareLes manifestations du week-end prochain, les 16 et 17 novembre, marquent le premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes. Il y a quelques jours, ceux-ci, réunis en « Assemblée des assemblées », ont appelé à rejoindre la grève à partir du jeudi 5 décembre. Dans plusieurs secteurs, la reconduction de cette grève est déjà une perspective qu’il faut construire : à la RATP, chez les cheminotEs et les transporteurs routiers, dans l’Éducation nationale...Sans attendre cette date, des mobilisations et mouvements existent déjà dès maintenant, avec par exemple la journée de grève ce jeudi 14 novembre dans la santé (autour du mot d’ordre « Sauvons l’hôpital public ! ») et aux Finances publiques, chez les pompiers…Dans la jeunesse, la dramatique immolation par le feu d’un étudiant lyonnais vendredi dernier et la mobilisation qu’elle entraîne peuvent être le signe annonciateur d’un large mouvement contre cette précarité qui broie les vies.
UniEs nous pouvons gagner !La réforme des retraites, comme celle de l’assurance chômage qui va laisser sans ressources des centaines de milliers de chômeurEs dans les mois qui viennent, nous concernent touTEs. Le régime à points sera une catastrophe, quelle que soit notre profession. Privé, public, bénéficiaires d’un régime spécial, nos retraites vont baisser drastiquement et leur montant dépendra du pouvoir politique et de la conjoncture économique. On sait déjà à quoi s’attendre…C’est cette réalité que le gouvernement veut masquer. C’est cette réalité qui doit nous faire descendre par millions dans la rue, et nous mettre en grève pour bloquer l’économie afin d’imposer :– Le retrait de la réforme Delevoye sur les retraites et l’abandon de la réforme de l’assurance chômage ;– La retraite à 60 ans (55 ans pour les métiers pénibles) après 35 annuités de cotisations ;– Une augmentation générale des salaires, avec le SMIC et les minimas sociaux à 1 800 euros net ;– La réduction du temps de travail à 32 heures. Travailler moins pour travailler touTEs !– L’arrêt des privatisations et la mise sous contrôle des grands groupes capitalistes par les travailleurEs et l’ensemble de la population.Un front commun de résistance réunissant l’ensemble du monde du travail et ses organisations (sociales et politiques) reste largement à construire. Le mouvement des Gilets jaunes a montré que diverses catégories d’exploitéEs peuvent se retrouver ensemble sur des ronds-points ou dans la rue autour du refus global du système. Une unité et une radicalité de notre camp social qui doit en particulier aider à la construction d’un vaste mouvement permettant le blocage de l’économie. L’enjeu de ces prochaines semaines, en particulier à partir du 5 décembre, est bien de construire le rapport de forces qui permettra enfin de gagner contre Macron et son monde.