Publié le Vendredi 16 janvier 2009 à 19h19.

Convention UNEDIC : la CFDT et le Medef font payer les chômeurs

L’accord issu des discussions entre les confédérations et le patronat peut désormais être appliqué, grâce à la signature de la CFDT.

La CGT, FO et la CFTC ont décidé de ne pas signer. La CGC doit se prononcer le 20 janvier. Cette signature unique (pour l’instant) a un intérêt et un inconvénient : l’intérêt, du point de vue des « partenaires sociaux », est d’éviter que le gouvernement fixe lui-même les règles de l’indemnisation ; le problème, c’est que, outre qu’il avalise une régression supplémentaire pour les chômeurs et les salariés, une seule signature ne donne pas beaucoup de légitimité. En conséquence, la CFDT en appelle à l’État « qui devra décider de la validité de cet accord ».

Quels sont les arguments de la CFDT pour signer ? Principalement, elle souligne qu’un accès à l’indemnisation est créé pour celles et ceux qui ont travaillé quatre mois. Le problème, c’est qu’au passage, ceux qui ont travaillé plus longtemps, notamment plus de 16 mois, voient leur durée d’indemnisation réduite. Ce n’est ni plus ni moins qu’une répartition des sommes existantes, et non une augmentation significative du nombre de chômeurs indemnisés (soit actuellement à peine 50 %). Autre argument : un mandat est donné pour que chaque agent de Pôle emploi (organisme fusionnant l’Unedic et l’Assedic) ne suive pas plus de 60 chômeurs, alors qu’aujourd’hui, c’est plutôt 150-200 !

Petit problème : du fait de l’explosion du chômage actuel, Pôle emploi est débordé par les demandes d’indemnisation (100 000 dossiers sont en attente) et il ne peut donc même pas assurer la mise en œuvre de ces dispositions. La hiérarchie donne des consignes pour retarder le traitement des dossiers : c’est toujours cela d’économisé sur le dos des chômeurs… Par ailleurs, en lien avec la création de Pôle emploi, la création d’une filière unique est censée faciliter aussi le calcul des droits par les agents, qui devront donner une première estimation aux chômeurs. Et peu importe s’il y a une erreur de 50 euros, dixit Charpy, le directeur général de Pôle emploi…