Non content de créer cette polémique indécente sur une fiscalité qui serait trop lourde contre les riches, les prétendus « producteurs de richesses », Depardieu se met à faire l’éloge de la Russie comme étant une grande démocratie, allant même jusqu’à prendre la nationalité russe que lui a offerte Vladimir Poutine.
Quelques semaines à peine après le procès des Pussy Riot, à l’heure où de très nombreux opposants sont emprisonnés et condamnés…Gérard Depardieu et derrière lui Brigitte Bardot repoussent toutes les limites du cynisme réactionnaire. Bêtise richement récompensée puisque l’acteur-entrepreneur a franchi le pas, répondant à l’invitation de Vladimir Poutine et acceptant sa nouvelle citoyenneté russe le week-end dernier. On connaissait déjà Depardieu très ami avec les pires dictateurs d’ex-républiques soviétiques, comme le chef tchétchène Ramzan Kadyrov, le président ouzbèque Islam Karimov et bien sûr Vladimir Poutine. Paraît-il très populaire en Russie et dans les ex-républiques soviétiques, l’acteur aurait d’autant plus séduit en haut lieu que son interprétation récente de Raspoutine aurait fortement plu au Kremlin.D’ailleurs lors de ce week-end de tournée russe, Depardieu s’est rendu en Mordovie, le pays des Goulags. Saransk, la capitale, a été classée en tête de liste des villes où il fait bon faire des affaires. Mais quelles affaires ! Toute l’économie de cette région tourne autour des anciens goulags convertis en « colonies de rééducation » – une des Pussy Riot y est d’ailleurs enfermée.Cette affaire est à l’image des attaques du camp réactionnaire qui se font des plus véhémentes, de ses fantasmes et de ses préjugés qui s’affichent sans retenue. L’échappée russe de l’homme d’affaires Depardieu n’est en cela pas un hasard : une dictature déguisée en démocratie, un taux d’imposition de 13 % pour tous les foyers quel que soit le revenu alors que règne la misère, bref un rêve pour les capitalistes.Un révélateur d’une société corrompue par la loi du fric et du plus fort, par le cynisme de l’individualisme le plus outrancier, le mépris des travailleurs, des pauvres et des plus démunis, l’arrogance des possédants, la violence sociale et politique comme mode de gouvernement…Thibault Blondin