Publié le Lundi 18 juillet 2016 à 11h54.

EELV : C’est quand qu’on va où ?

Nicolas Hulot ne sera pas le candidat capable de réunir, le temps d’une élection, la nébuleuse EÉLV qui a pourtant grand besoin d’une annonce médiatique pour ressouder ses rangs et motiver les militantEs.

En effet, depuis l’élection de Hollande, le parti vert a perdu de sa crédibilité dans l’opinion et perdu nombre de militantEs. D’abord, l’accord électoral au rabais passé en 2012 avec le PS qui assurait l’élection d’assez de députés EÉLV pour former un groupe parlementaire. Ensuite, la participation au gouvernement de Cécile Duflot et Pascal Canfin, sans critique de la politique antisociale, ni volonté de défendre l’environnement, ont discrédité pour longtemps la stratégie d’un parti occupé à obtenir des places dans les institutions. Tous les renoncements aux maigres engagements de la campagne de 2012, en particulier la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, ont fini par décourager et écœurer de nombreux militantEs qui ont quitté le parti.

La stratégie défendue par la direction d’EÉLV a montré les limites de l’écologie institutionnelle qui se consacre aux tractations boutiquières avec le parti au pouvoir, sans aucune utilité pour les luttes en cours : de Sivens à Notre-Dame-des-Landes, de l’EPR de Flamanville à la décharge nucléaire de Bure, des autoroutes aux LGV et autres parcs de loisirs… aucun appui efficace des chefs installés dans les salons de la République.

La scission puis la dissolution du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale avec le départ des députés pro-gouvernement de Rugy et Pompili, la nomination au gouvernement de Placé, Pompili et Cosse (secrétaire nationale d’EÉLV qui n’a pas jugé bon de consulter son parti avec d’accepter…), l’affaire Baupin, ont achevé de fragiliser un parti qui comptait sur la candidature de Hulot pour se refaire une réputation.

Scénario et casting à revoir…

Hulot qui semblait se préparer à la bataille électorale, renonce. Fort du soutien des Joly, Cohn-Bendit, Rivasi ou Mamère, crédité de 9 à 11 % dans les sondages, il avait déposé les statuts d’un micro-parti. Initiateur du « pacte écologique » à la présidentielle de 2007 signé par quasiment tous les candidats (c’est dire !), interlocuteur de Sarkozy sous son quinquennat, nommé « envoyé spécial pour sauver la planète » par Hollande (la baguette magique n’était pas fournie), Hulot s’est toujours dépensé à côtoyer les personnages influents... avec les résultats que l’on connaît. Parions que Hulot saura se ménager les faveurs du prochain occupant de l’Élysée pour être nommé « ambassadeur » d’une quelconque mission aussi inutile que pompeuse !

Même si Cécile Duflot a annoncé qu’elle était prête, EÉLV a décidé d’organiser des primaires ouvertes à la société civile pour la candidature en 2017. La guerre pour la place va continuer. Rien d’utile pour empêcher le gouvernement Valls de poursuivre l’état d’urgence, de faire passer en force sa loi anti-travail, de mener sa politique en faveur des riches.

Commission nationale écologie