Publié le Mercredi 24 mars 2010 à 15h39.

Élections régionales : deuxième tour, deuxième claque

Le deuxième tour des élections régionales a confirmé la défaite cinglante de la droite. Mais plusieurs enseignements sont à tirer pour la suite des luttes contre le gouvernement Sarkozy. La sanction de la politique de Sarkozy et de la droite au pouvoir est confirmée, c’est une défaite et les résultats sont une fois de plus sans appel : 35 % des suffrages à l’UMP contre 54 % aux listes d’union de la gauche dont la victoire est plus écrasante qu’en 2004.L’abstention est, pour ce deuxième tour, toujours très forte mais on a assisté à une légère remobilisation de l’électorat (48,78 % d’abstention contre 53,67 % le 14 mars). La défaite n’en est que plus catégorique. C’est encore une fois un refus net et précis de la politique de casse sociale de Sarkozy et de Fillon. Mais plus que jamais, c’est le président de la République qui est désavoué, même si ses ministres et autres porte-parole de l’UMP expliquent sans rire que « l’électorat n’avait pas dit non aux réformes menées depuis 2007 ». Pour donner le change, en plus de la prétendue pause annoncée dans les réformes (d’ici 2011), le pouvoir vient d’annoncer un remaniement ministériel assez léger. Xavier Darcos en fait les frais, perdant ainsi le ministère du Travail. Il faut bien sanctionner quelques ministres qui ont failli. L’ensemble des listes de gauche améliore le score de la semaine dernière. Des résultats que l’on n’avait pas vus depuis le début des années 1980. Les listes d’union de la gauche et le PS en particulier récoltent les fruits du « tout sauf Sarkozy », mais il semble que ces listes soient apparues  (malgré la politique social-libérale dans les régions), pour une partie de l’électorat, comme crédibles et capables de s’opposer à la droite. Pour autant, on ne peut affirmer que ce succès électoral signifie, majoritairement, une approbation de la politique menée par le PS et ses alliés. L’abstention reste  élevée par rapport à 2004 et demeure une des données importantes de cette élection, pour l’ensemble des partis politiques. Autre élément intéressant à relever, les résultats lorsqu’on se retrouve en présence de triangulaires. Dans le Limousin, on peut se satisfaire de l’élection de deux camarades du NPA élus sur la liste NPA-Front de gauche qui s’était maintenue face au PS. Le score réalisé par cette liste révèle qu’en présence d’un troisième choix à gauche, indépendant des socialistes, à côté du traditionnel tête à tête PS-UMP, il y a une amélioration par rapport au premier tour : de 13,13 % le 14 mars, la liste passe à 19,1 % (gagnant ainsi 20 000 voix). On constate la même situation en Bretagne, où la liste Europe Écologie s’était maintenue là encore face au PS. Une autre donnée essentielle de ces élections, par ailleurs pas vraiment surprenante au vu du contexte dans lequel elles se sont déroulées, est la réaffirmation du FN dans le paysage politique. La politique sécuritaire, anti-immigrés, de chasse aux sans-papiers, en un mot raciste de ce pouvoir a servi le parti de Le Pen. Le FN, en réalisant 17 % de moyenne dans les douze régions où il se maintenait, réalise un score extrêmement inquiétant. Là où se présente le clan Le Pen, les résultats progressent en pourcentage comme en voix. La défaite de la droite est de toute façon une bonne nouvelle. C’est aussi un encouragement à refuser la politique de Sarkozy, politique désavouée et sanctionnée dans les urnes et qui doit l’être maintenant dans la rue. Travailler à un troisième tour social, à des mobilisations fortes, déterminées et unitaires pour faire reculer le pouvoir, lui infliger une défaite sociale en particulier, sur le terrain des retraites, est une des tâches auxquelles s’attellera le NPA dans les prochaines semaines. Myriam Martin