Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 21h54.

Extrême droite

Durant l'année 2011, le Front national s'est remis en selle, particulièrement dans les milieux populaires. Ainsi « Marine Le Pen [y] constitue aujourd’hui pour beaucoup ce à quoi l’on se réfère pour se positionner ».1« La " sortie de crise " était un thème central durant l’année 2010. Il s’agissait de savoir si elle aurait lieu dans un an, dans deux ans ou dans trois ans… Début 2011, […] c’est à l’idée même que l’on va sortir de la crise […] [que les Français] ne croient plus. »2

L'arrivée d'une nouvelle génération aux commandes du FN, qui revendique haut et fort sa volonté d'exercer le pouvoir, couronnée par l'élection de Marine Le Pen à sa présidence, a renforcé l'apparente « nouveauté » d'un parti qui reformule en permanence ses réponses nationalistes selon le contexte. Depuis, Marine Le Pen lance ses filets tout azimut espérant ainsi élargir sa surface électorale, salariéEs du public, du privé, femmes… et renforcer son appareil.

La stratégie actuelle du FN ne date pas d'hier, mais elle n'a jamais été aussi proche de porter ses fruits : « droitiser » la droite sur les marqueurs idéologiques du FN, s'appuyer sur « les trahis » du sarkozysme concernant les conditions de vie, les salaires… pour recomposer la droite autour du FN. Dans un second temps, profiter de l'alternance de 2012 pour capter les déçus du social-libéralisme.

Face à la stratégie frontiste et à la tentation d'une partie de l'UMP d'y adhérer, il est de la responsabilité des gauches radicales d'apporter des réponses qui rendent audible et crédible une alternative au capitalisme.

Gabriel Gérard1 et 2. Le point de rupture, note de la Fondation Jean-Jaurès, septembre 2011.