Même s’il n’a pas réussi à réunir les fonds suffisants pour présenter une liste lors des élections européennes, le NPA mènera sa propre campagne dans les prochaines semaines. Une campagne politique, autour de grands thèmes (pour une Europe des travailleurEs face à l’Europe des patrons, pour une écologie anticapitaliste, pour l’union de touTEs les travailleurEs, au-delà des frontières, pour l’ouverture totale de celles-ci, etc.). Mais aussi une campagne qui s’inscrit dans les mobilisations, pour aider à construire les convergences, un mouvement d’ensemble pour faire reculer Macron.
Contre leur Europe
Ces prochaines semaines, ces prochains mois, nous entendons ainsi faire exister une voix anti-capitaliste et internationaliste, qui combatte l’Union européenne, machine de guerre contre les intérêts des salariéEs, comme les différents États et gouvernements qui la composent, celui de Macron en premier lieu. Nous nous opposons à la fois à la construction libérale de l’Europe, à ses traités, tout autant qu’aux nationalismes et aux tentations du repli chauvin.
Notre campagne s’inscrit dans la volonté de construire une opposition internationaliste à la politique de haine et à la mise en concurrence des peuples et des travailleurEs qui ferait croire qu’il existe une solution dans le cadre national. Pour une Europe des travailleurEs et des peuples, nous voulons défendre des mesures anticapitalistes contre l’austérité, pour de nouveaux droits, ce qui passe par une rupture avec les traités européens : la réquisition des grandes entreprises qui licencient, des multinationales de l’énergie et des banques ; la solidarité avec les migrantEs, avec l’ouverture des frontières pour la liberté de circulation et d’installation ; la dénonciation des guerres et des pillages opérés par les puissances européennes en Afrique et au Moyen-Orient ; l’égalité des droits, en particulier pour les femmes qui passe par la reconnaissance du droit fondamental à l’IVG et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Face à leur remise en cause croissante, nous défendons tous les droits démocratiques et réaffirmons le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Notre perspective reste une société écosocialiste dans laquelle les priorités de production et de consommation seront démocratiquement décidées par et pour la population elle-même, et non plus basées sur la logique du profit, de l’exploitation, et de la destruction du vivant.
Un programme d’urgence… et de lutte !
Par rapport à des enjeux plus nationaux, nous allons œuvrer à populariser un plan d’urgence : pour une augmentation des salaires et pensions de 300 euros, pour l’interdiction des licenciements, pour une révolution fiscale… Posant la question d’une autre répartition des richesses, un tel plan combinera l’ensemble de nos réponses répondant aux urgences sociales, écologiques et démocratiques, entrant en particulier en résonance avec les questions liées au mode de vie et aux aspirations démocratiques posée par le mouvement des Gilets jaunes : vie chère, transports, éloignement des lieux de travail et lieux de vie, rejet du « système », de ses institutions et des forces politiques ou syndicales qui y sont liées, crise de la représentation politique, interrogations sur des formes de structurations démocratiques, etc.
Nous défendons, au total, un programme de luttes, car seule une très puissante mobilisation des classes populaires permettra d’imposer ces mesures. Les travailleurEs, qui font tourner l’économie et produisent les richesses, peuvent inverser le rapport de forces. Nous voulons un gouvernement des travailleurEs, qui en finisse avec l’austérité et engage une rupture avec le capitalisme. Nous savons que cette mise en œuvre se heurterait à une réaction violente, de la part des capitalistes mais aussi des dirigeants européens, des institutions de l’Union européenne et de la Banque centrale européenne. Cela exigerait donc non seulement de désobéir aux injonctions et aux règles de l’UE, mais aussi d’en appeler à la solidarité et au soutien de tous les autres peuples européens qui, en butte aux mêmes politiques capitalistes, partagent les mêmes intérêts que les nôtres. Dans chaque pays, il est nécessaire de construire de grands mouvements unitaires du monde du travail, des grèves générales, qui en se répondant, en se coordonnant, pourraient construire une véritable solidarité internationale et une autre société, sans classe, sans oppression.
La bonne surprise venue d’Algérie, avec la mobilisation – toujours en cours – de millions d’AlgérienEs contre le « système » Bouteflika et, plus globalement, contre le régime prédateur, nous rappelle que la crise mondiale du capitalisme et les réactions en chaîne qu’elle a déclenchées, est toujours génératrice d’instabilité politique. Dans un paysage mondial marqué par la montée en puissance des courants nationalistes--autoritaires, de Trump à Orban et Salvini en passant par Erdogan et Bolsonaro, la lutte des AlgérienEs nous rappelle que les mobilisations populaires de masse ont le pouvoir de changer le cours des choses. C’est ce que porte le NPA, qui milite pour construire un parti pour les exploitéEs, pour celles et ceux qui font tourner cette société par leur travail et veulent enfin l’organiser pour les besoins, pas pour les profits capitalistes !