Publié le Mercredi 29 janvier 2020 à 11h15.

Illégitime, antisociale, dangereuse : leur contre-réforme ne passera pas !

Macron et son gouvernement ont décidé de passer en force malgré une popularité en baisse et un soutien à la grève toujours majoritaire. Lundi 3 février, la réforme des retraites arrive au Parlement. Le calendrier parlementaire va ainsi s’étendre sur quelques mois et enjamber les élections municipales, qui seront marquées par notre mobilisation pour le retrait de cette réforme. Sans attendre, c’est dès aujourd’hui que nous devons continuer à construire un mouvement d’ensemble, la généralisation de la grève pour le retrait de la réforme et plus largement contre Macron et son monde.

Nous avons gagné une majorité de la population à l’idée que cette réforme devait être retirée tant elle remet en cause les solidarités dans la société. Au-delà des pertes de pension, ce sont bien les liens entre générations de travailleurEs que Macron cherche à briser pour livrer des centaines de milliards d’euros sur un plateau aux grands groupes capitalistes. 

Malgré le matraquage gouvernemental, malgré la complaisance médiatique, malgré les menaces, une majorité de la population continue de s’opposer à la réforme, de demander son retrait, et de soutenir le mouvement. C’est l’une des premières victoires, et pas des moindres, de la mobilisation en cours. Certaines enquêtes d’opinion indiquent même que l’opposition à la réforme continue de croître : du jamais vu ! 

Même le Conseil d’État a fini par s’en mêler, en rendant un avis particulièrement désagréable pour le gouvernement, accusé à mots à peine couverts de vouloir faire passer en force un projet mal ficelé et mal chiffré. Nous n’avons certes pas d’alliés dans ces institutions conçues pour garantir la stabilité de l’ordre institutionnel bourgeois, mais nous n’allons pas bouder notre plaisir : lorsque ceux d’en haut commencent à se diviser et à se tirer dans les pattes, c’est ­toujours un bon signe ! 

Convaincre partout de l’utilité de la grève

Mais cette victoire idéologique, qui provoque des remous jusqu’aux sommets de l’État et qui contribue à délégitimer, toujours un peu plus, Macron, en chute libre dans les enquêtes d’opinion, n’est pas suffisante. Nous avons besoin de convaincre plus de salariéEs qu’il est possible de gagner et que cela passera par l’arrêt du travail, la grève qui se généralise. Le but ? Bloquer la production, pas uniquement les transports. Il faut taper au portefeuille des capitalistes. Et là où ça leur fait le plus mal, c’est quand la production s’arrête. En ce sens, toutes les actions symboliques de blocage d’entreprises qui produisent des marchandises, si elles ne peuvent être suffisantes pour gagner, ont le mérite de ­montrer le chemin à suivre !

Pour bloquer la production, il faut donc construire la grève majoritaire pour arrêter de produire. Même si l’organisation du travail, la sous-traitance, la multiplicité des contrats sur un même lieu de travail divisent profondément notre camp social et font croire à chacun d’entre nous que son travail et du coup l’arrêt de ce travail n’a pas d’impact sur la production. Pourtant, sans personnel administratif, dans une entreprise, rien ne tourne. Sans services publics, l’économie s’arrête. Sans manutentionnaires, les stocks ne sont plus gérés. Et ainsi de suite. Si l’on réfléchit bien, la plupart des métiers, pris individuellement, ne bloquent rien. Mais quand des dizaines de secteurs s’y mettent ensemble, alors là tout commence à s’arrêter !

Retirer la réforme des retraites et solder les comptes !

Si dans les jours et les semaines qui viennent la grève s’étend, nous gagnerons le retrait de la réforme, mais nous devrons également solder les comptes. Après 20 ans de reculs, nous voulons tout mettre sur la table. 

La retraite ? C’est à 60 ans après 35 années de cotisations. Il faut également retirer la réforme de l’assurance chômage qui va jeter dans la misère des centaines de milliers de chômeurEs le 1er avril. 

Le temps de travail ? C’est 32 heures par semaine maximum. Il faut travailler moins pour travailler toutes et tous en bonne santé !

Les salaires ? Il est temps d’imposer une augmentation générale. Pas un revenu en-dessous de 1 800 euros. Indexation des revenus et des ­pensions sur l’inflation !

Nous en avons marre et nous disons qu’il est temps d’en finir avec le pouvoir des capitalistes de gérer nos vies. C’est bien celles et ceux qui travaillent qui ont le pouvoir dans leurs mains. Dans l’action, en en prenant conscience, alors il sera possible d’en finir avec Macron et son monde.