Chaque semaine qui passe nous montre à quel point le gouvernement navigue à vue dans la « gestion » de la crise sanitaire. Les annonces incomplètes, changeantes, contradictoires, incohérentes… se succèdent, avec néanmoins une constante : tout est fait pour que nous continuions d’aller bosser pour faire tourner la machine capitaliste.
Ainsi, en région parisienne comme dans d’autres villes, on ne pourra plus désormais aller à la piscine… mais continuer à s’entasser dans des métros et des bus bondés. Défense d’aller prendre un verre dans un bar… mais obligation d’aller enseigner dans des classes surchargées. Interdiction d’organiser un pique-nique à plus de 10 dans un parc… mais l’atelier confiné avec 25 collègues, ça continue.
Le virus circule, c’est une certitude, et la situation sanitaire a de quoi inquiéter. Il ne s’agit donc évidemment pas de contester la nécessité d’adopter des comportements responsables et d’éviter de participer à la diffusion massive de la maladie. Mais comment garder son calme face à un gouvernement qui prétend résoudre une crise sanitaire en se contentant de multiplier les limitations, les interdictions, les sanctions… tout en continuant de laisser mourir l’hôpital public ? Comment fermer les yeux lorsque des dizaines de milliards d’euros sont injectés dans les caisses du patronat alors que rien n’est fait pour embaucher des personnels hospitaliers, pour organiser des distributions de masques gratuits ou pour mettre en place un véritable système de prévention et de dépistage efficace ?
Sept mois ont passé depuis la première vague de l’épidémie, mais rien n’a été fait pour développer une véritable politique de santé publique. Le gouvernement joue avec le feu, et donc avec nos vies, obsédé qu’il est par le « redémarrage » de l’économie et incapable de sortir de son logiciel néolibéral.
Lorsque l’on sait qu’il faudra probablement attendre un an avant d’avoir un vaccin, on mesure à quel point la situation actuelle est intenable. Les capitalistes et leur personnel politique ont fait faillite, et il est plus que temps d’affirmer, au côté des personnels de santé, de toutes celles et tous ceux qui se battent pour réorganiser le travail ou pour défendre leurs emplois, quitte à les reconvertir, que c’est à nous de prendre nos affaires en mains. À nous de décider !