La privatisation de la Française des Jeux est lancée par le gouvernement. Le ministre des Finances Bruno Le Maire déclare qu’il veut faire de l’opération « un succès populaire » et qu’avec cette privatisation le gouvernement « prépare l’avenir ». Et de vanter les dispositifs qui seront mis en place pour inciter à l’achat d’actions.
Cette privatisation est un triple scandale.
Un scandale politique : par cette privatisation, dès novembre prochain, le pouvoir veut faire la démonstration qu’il y a des acheteurs et que donc, il ne faut pas dramatiser ce type de ventes au privé. Ce sera un argument supplémentaire pour contrer les opposants à la vente d’Aéroports de Paris.
Un scandale financier, car la Française des Jeux est une entreprise rentable. En la vendant, l’État réédite la pitoyable privatisation des autoroutes et livre une activité à des opérateurs privés qui entendront bien traire la vache au maximum. Au-delà du discours sur la diffusion des actions, certains en acquerront des paquets suffisants pour contrôler l’entreprise et chacun sait que le monde des jeux est hanté par des margoulins souvent encore moins présentables que les autres capitalistes.
Enfin, se dégage une vision de la société qui fait penser à l’Empire romain de la décadence. Cette époque où les puissants, pour mieux asservir le peuple, distribuaient des pains et organisaient systématiquement des jeux du cirque. Macron prospère sur la crise des projets collectifs : le socialisme et le communisme tels qu’ils ont été construits jusqu’ici ont failli. « Tirage » et « grattage » sont les deux espoirs laissés à « ceux d’en bas » par ceux qui entendent casser les retraites. Nous sommes pour l’interdiction des jeux d’argent sauf entre amis et connaissances. À nous, avec d’autres, de travailler à rendre l’espoir dans la prise en main de ses propres affaires et la lutte collective.