En Languedoc-Roussillon, les nombreux propos à connotation raciste de Georges Frèche ne sont pas des dérapages et encore moins le reflet d’un prétendu parler du Sud. Il y a une volonté délibérée de séduire l’électorat d’extrême droite, assez important dans notre région qui détient depuis longtemps tous les mauvais records (chômage, précarité, pauvreté…) et où les rapatriés d’Algérie sont nombreux. Cet électorat ne s’y trompe pas puisque les sondages montrent une montée de la liste Frèche aux dépens de la droite et du FN. Le glissement de Frèche vers la droite se fait aussi lorsqu’il exprime son accord avec Sarkozy sur de nombreux points ou lorsqu’il propose la suppression de 1 000 emplois d’agents municipaux.Cette dérive est de même nature que celle qui a conduit Besson à devenir un des ministres de Sarkozy. Elle est le résultat d’années d’adaptation du PS au libéralisme, qui fait tomber la frontière entre la droite et la gauche. Dans un tel contexte, le NPA a pris très tôt l’initiative pour tenter de rassembler la gauche anti-libérale et anticapitaliste. Il a d’abord fallu s’entendre sur le second tour. Pour le NPA, aucun accord n’étant possible avec Frèche, nous avons annoncé notre intention de nous maintenir au second tour, par des fusions démocratiques avec les listes de gauche non-fréchistes. Cette position est devenue celle de la liste unitaire mais le débat au sein du PCF et du Front de gauche fut sur ce sujet assez long. La seconde discussion a porté sur la nature de l’alliance à construire. Une partie du Front de gauche espérait une alliance de toute la gauche anti-fréchiste, tandis que le NPA insistait sur la rupture avec la gestion sociale-libérale, ce qui rendait impossible un accord de premier tour avec Europe Écologie ou le PS non fréchiste. Là encore, c’est cette position qui l’a finalement emportée. Le programme de la liste unitaire intègre ainsi les questions nationales : le Smic à 1 500 euros net, les 300 euros d’augmentation pour tous et l’interdiction des licenciements, en premier lieu dans les entreprises qui font des profits. Le programme régional met en avant la solidarité des territoires alors que l’adaptation à la mondialisation capitaliste implique leur mise en concurrence. Cela se traduit par la défense et l’extension des services publics, le refus d’appliquer le plan campus ou de financer l’enseignement privé au-delà du minimum légal, le refus de la réforme territoriale, l’arrêt des subventions aux entreprises capitalistes afin de pouvoir aider les coopératives, les circuits courts dans l’agriculture, la reprise de leur entreprise par les salariés en lutte, etc. La solidité de l’accord conclu entre huit organisations s’est confirmée lorsque la direction nationale du PS a décidé de présenter au dernier moment une liste contre Frèche. Europe Écologie et le PS ont alors donné le spectacle lamentable de discussions de préséance tandis que notre liste a maintenu le capautour de son programme. Une dynamique militante s’est désormais enclenché avec un meeting réunissant plus de 3 000 personnes à Montpellier fin janvier et des dizaines de réunions publiques, des dizaines de milliers de tracts distribués sur l’urgence sociale, l’urgence écologique, l’urgence démocratique. Cette dynamique grandissante rend crédible nos objectifs : pouvoir se maintenir au second tour, être en tête des listes de gauche non-fréchistes, offrir au second tour une alternative contre la droite et contre Frèche. Un espoir est né ! Les dernières semaines de campagne vont être décisives. Voir programme de la liste sur :www.agauchemaintenant.fr