Ainsi l’ont décidé Macron et son gouvernement. Les armées françaises bénéficieront d’une enveloppe de 413 milliards d’euros pour la période 2024-2030 dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM). La précédente LPM sur la période 2019-2025 marquait déjà un effort financier, à hauteur de 295 milliards d’euros, après des années de coupes budgétaires. Au total, en une décennie, le budget des armées aura donc doublé…
Depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan, le chef de l’État a justifié ses choix. Nul ne s’étonnera qu’il ait précisé que ce budget amorçait « un changement profond qui sera ensuite irréversible ». En réalité le budget des armées n’a jamais été aussi élevé depuis les années 1960. « Nous devons avoir une guerre d’avance […] tirer les conséquences de ce que notre époque porte en germe », a déclaré Macron. Le budget alloué au renseignement militaire augmentera de près de 60 % sur la période 2024-2030 et une partie des sommes seront allouées aux armes de dissuasion.
À l’heure où les services publics sont dégradés après deux décennies de casse sociale et de cadeaux aux riches et alors que le premier quinquennat Macron était marqué par l’autoritarisme et la répression, cette décision montre que Macron II entend non seulement mener la guerre sociale jusqu’au bout, mais aussi s’armer pour les conflits économiques à l’échelle du globe. Si le repli des armées est à l’ordre du jour en Afrique et en outre-mer, ce n’est pas le cas dans la zone indopacifique où Macron cherche à protéger les zones économiques exclusives françaises des ambitions chinoises. Il se prépare ainsi à les défendre hors de l’Otan si besoin, si les États-Unis regardent ailleurs…
Monsieur le Président nous fait la guerre et la prépare. Tel est le programme des capitalistes quand leur système s’embourbe : faire de nous de la chair à patrons et de la chair à canon. Il n’en est pas question ! Monsieur le Président, nous n’irons pas la faire, nous ne sommes pas sur terre pour tuer de pauvres gens !