Publié le Vendredi 12 février 2010 à 09h53.

Le NPA en campagne....

Île-de-France

En Île-de-France, tous les militants et toutes les militantes des comités sont désormais mobilisés pour les élections. Olivier Besancenot, tête de liste régionale, a donné le coup d’envoi de la campagne dimanche dernier, à la Bourse du travail de Saint-Denis, aux côtés des huit têtes de liste départementales. Anne Leclerc pour Paris, Catherine Billard pour la Seine-Saint-Denis, Bila Traoré pour le Val-de-Marne, Omar Slaouti pour le Val-d’Oise, Fabienne Lauret pour les Yvelines, Francis Couvidat pour l’Essonne, Coralie Wawrzyniak pour la Seine-et-Marne et Armelle Pertus pour les Hauts-de-Seine se sont succédé à la tribune pour présenter les enjeux politiques et les thèmes de campagne du NPA. La banderole sur la gratuité des transports, déployée le 29 janvier dans la gare d’Argenteuil par Olivier Besancenot et Omar Slaouti, donnait déjà le ton...

Ce sera au plus près des Franciliens que les militants mèneront la campagne, avec des actions symboliques déroulant nos revendications. Au salon des auto-entrepreneurs à la Porte Maillot, nos militants ont lancé un millier de faux billets de 500 euros estampillés « marché public » pour rappeler à toutes et à tous que l’argent public doit revenir aux services publics et non pas aux entreprises. Le NPA et ses candidats soutiendront toutes les actions pour les droits sociaux et démocratiques. Aux côtés des travailleurs sans papiers en lutte pour leur régularisation et de ceux qui souffrent au quotidien, nous défendrons des mesures d’urgence contre le chômage, la précarité et la misère. Les départements franciliens sont déjà prêts à porter haut et fort la revendication d’un changement de cap radical, en commençant par appliquer un principesimple : l’argent public doit aller exclusivement aux services publics.

Face à un projet de « Grand Paris » mégalomaniaque, nous opposerons dans chaque département, dans chaque ville, dans chaque quartier une meilleure répartition des richesses et des transports gratuits pour tous. Durant ces quelques semaines mais aussi au-delà des élections, les militants et militantes du NPA défendront ceux et celles qui subissent la crise économique, financière, écologique et sociale, bref la crise du capitalisme, par le biais d’actions et de mobilisations. Le point d’orgue de cette campagne, ce sera le 10 mars à la Mutualité pour le meeting régional.

Pays de la Loire

Avec seulement une semaine de préparation, le meeting de lancement de campagne pour les régionales a fait salle comble. Plus de 400 militants du département se sont rassemblés, notamment des lycéens, des militants politiques et des syndicalistes. Celles et ceux de Saint-Nazaire ont fait le déplacement en force, il y avait une véritable tonalité ouvrière dans ce meeting, accentuée par un premier appel des travailleurs de l’énergie (GRDF) à construire un comité de soutien pour mener campagne. Après une introduction de Marc Gicquel (PG, tête de liste régionale) et de Laurette Chesnais (NPA, tête de liste 44), la parole a été donnée à la salle. Durant deux heures, les interventions se sont succédé avec un même constat : la crise va augmenter les difficultés de la majorité des gens, et la politique de la région dirigée par Jacques Auxiette (PS) ne permettra pas de trouver des solutions. L’exemple le plus frappant est celui des chantiers navals de Saint-Nazaire, privatisés par un certain ministre Sarkozy. Aujourd’hui, le carnet de commandes des chantiers est vide et ce n’est pas les quelques subventions que la région va accorder qui permettront de changer ça : ainsi, les militants du NPA se sont exprimés pour mener la bataille sur la question de la nationalisation de cette entreprise, avec l’implication et le contrôle des travailleurs, pour enfin sortir de la crise. Les interventions du NPA ont marqué ce meeting : contre la répression et pour une vraie politique au service de la jeunesse, pour construire une alliance électorale antiraciste et anti-discriminations, contre la réforme Bachelot des hôpitaux, pour la régularisation de tous les sans-papiers et le droit de vote de tous les résidents. Riposte unitaire !Depuis maintenant plusieurs mois a été engagé un processus de discussion au sein de la gauche radicale de la région, permettant d’arriver à l’unité la plus large pour ces régionales. L’accord finalisé le 31 janvier rassemble le Front de gauche (PCF, PG, GU), le NPA, les Alternatifs et la FASE. Il s’agit d’un accord politique qui, s’il ne tranche pas la question de la participation aux exécutifs, se base sur un vrai programme de rupture : interdiction des licenciements, augmentation du Smic à 1 500 euros nets, 300 euros supplémentaires pour tous, un grand service public bancaire et financier, sortie du nucléaire, refus de la construction d’un deuxième aéroport à Notre-Dame-des-Landes, allocation d’autonomie pour les jeunes et gratuité des transports pour les jeunes et les précaires, régularisation de tous les sans-papiers et droit de vote pour tous les résidents. Construire une dynamique populaire...Pour le rassemblement Tous Ensemble La gauche vraiment, l’enjeu est maintenant de construire largement des comités de soutien. L’objectif est de proposer à beaucoup de sympathisants de militer avec nous et de construire cette campagne politique. Pour mettre en application ce programme, il ne suffira pas de gagner les élections, mais bel et bien d’être capables de construire une dynamique militante et des mouvements sociaux, qui seuls pourront augmenter le rapport de forces des jeunes et des travailleurs, qui seuls pourront faire payer la crise à ceux qui en sont responsables. L’enjeu est également pour le NPA de convaincre ses partenaires de construire une opposition vraiment de gauche à la gestion sociale-libérale des Pays de la Loire, et ainsi de continuer les batailles à l’intérieur des institutions. La gauche radicale sera-t-elle capable de relever le défi et d’être un outil de soutien aux mobilisations ? C’est dans ce sens que le NPA s’engage, pour que l’unité permette de donner confiance aux jeunes et aux travailleurs dans leurs propres forces considérables.

Bretagne

Premier essai transformé pour Laurence de Bouard et la liste « Vraiment à gauche » en Bretagne. Plus de 500 sympathisants et militants se sont massés samedi 30 janvier aux Halles de Carhaix à l’appel du NPA 29. Un public fourni a donc fait de cette 7e édition du « Bruit et de l’odeur » un succès populaire de bon augure pour le lancement de la campagne des élections régionales. Sur une table, magazines et revues militantes se disputent l’attention des jeunes militants. Ça te passera avec l’âge, annonce en gros titre noir, la couverture du dernier bouquin d’Alain Krivine.À la tribune, la sono bat le rappel.« Degemer mat e Breizh. Degemer mat e Karaez/ Bienvenu en Bretagne. Bienvenu à Carhaix », lance en breton le militant NPA Cedrig Laur. Chaque région française possède ses coutumes, ses traditions, son histoire, et pour certaines d’entre elles sa propre langue. Si notre désir internationaliste de changer le monde est certainement l’essence de notre combat, il passe sans aucun doute par le respect des cultures, des langues minoritaires, qu’elles soient de Nantes, de Bastia, de Barcelone ou de La Paz. Il était impossible d’ouvrir cette 7e édition de la fête du « Bruit et de l’odeur » sans un hommage, sans une pensée pour trois camarades qui nous ont quitté récemment. Il y a tout juste un mois, c’était Jean l’Hostis, leader de la CGT locale alors syndicat unique, puis André Fichaut, à l’âge de 82 ans. Pour nous militant-e-s du NPA, il était un exemple de fidélité à la cause révolutionnaire. Cruelle loi des séries, nous apprenions, il y a une quinzaine de jours, la disparition de Daniel Bensaïd, membre fondateur de la LCR. Daniel après André, c’est un autre passeur d’idées qui s’en va. L’hommage à ces trois grands hommes a été ponctué par une minute d’intenses applaudissements. Puis, Louis Le Pape (membre du conseil politique national et candidat sur la liste « Vraiment à Gauche ») a fait le point sur le cheminement et le travail effectué pour déboucher sur l’unité la plus grande à la gauche du PS. Cette prise de parole ayant servi de « mise au point » sur les incohérences de certains partenaires qui changeaient d’interlocuteurs comme d’avis à chaque rencontre. Xavier Courtay, membre du Parti de gauche et tête de liste pour les Côtes-d’Armor, s’est exprimé sur les formations professionnelles et la responsabilité de la région dans ce domaine. Puis ce fut au tour de Jean-Marie Robert, membre des Objecteurs de croissance et tête de liste en Morbihan, de dénoncer avec force le projet de construction d’un nouvel aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Très attendue, Laurence de Bouard pris la parole pour brosser un bilan alarmant de la présidence socialiste dans la région Bretagne : transports, écologie, formations,… Tant de décisions contestées auxquelles Laurence a apporté des réponses et solutions parallèles. Pour clôturer les débats Myriam Martin, membre du comité exécutif du NPA, a fait le point sur la situation nationale, sur les luttes qui s’amplifient aux quatre coins de l’hexagone. Un discourt offensif, déterminé, ne laissant place à aucune forme de résignation. À l’heure où le PCF en Bretagne joue la caravane du PS en s’alliant à lui dès le premier tour, le discours de notre camarade Myriam fit mouche, déclenchant une longue salve d’applaudissements. La soirée se prolongea par un repas et des concerts. Coup d’envoi de la campagne réussi en Bretagne mais comme on aime à le rappeler, « Ce n’est qu’un début, continuons le combat ».

Picardie

Jeudi 4 février, près de 500 personnes ont assisté au meeting de lancement de campagne du NPA Picardie. Sylvain Desbureaux, tête de liste régionale et de la Somme, a ouvert les hostilités contre la politique capitaliste menée par le gouvernement et accompagnée par les conseils régionaux majoritairement PS-PC-Verts. La Picardie, « terre d’ouvriers, d’ouvrières et d’exploité-e-s », est une des régions les plus touchées par le chômage et les conséquences de la crise. Valeo, Bonduelle, Auchan, Carrefour, sont autant d’entreprises qui licencient malgré des profits colossaux. La gauche au pouvoir aurait pu demander des comptes à ces entreprises qui ont profité de l’argent public, bien avant la crise. Mais les travailleurs ont souvent dû compter sur eux-mêmes : Continental, Goodyear, les sans-papiers de Creil, sont des luttes qui méritent le soutien de tous. Contre des élus qui, au mieux, se disent impuissants face à ces situations, Sylvain préconise d’arrêter « de voter pour des gens qui ne peuvent rien. » Patrice Daniel, cheminot retraité et tête de liste de l’Oise, a expliqué l’orientation libérale de la SNCF depuis ces 30 dernières années et ses conséquences sur le service rendu au public. La gratuité des transports publics n’est pas une illusion. Cela ne représente que 2,5 milliards d’euros à l’échelle de la France. L’argent public gaspillé chaque année peut largement financer cette mesure par une meilleure répartition des richesses. En termes de gaspillage de l’argent public, Jean-Luc Belpaume en connaît un rayon. Conseiller régional sortant, il a énuméré les sommes perçues par certains élus régionaux qui confondent indemnités, remboursements et salaires… On comprend mieux le décalage entre le peuple et ses représentants. Grâce au contrôle des élus par la population et le refus du cumul des mandats, on éviterait bien des dérives et cet argent permettrait, par exemple, de titulariser des employés à statut précaire au sein même de certaines collectivités. Françoise Maréchal, militante écologiste et candidate pour la Somme, nous a mis en garde contre la construction d’un nouveau réacteur nucléaire à Penly, à 80 km d’Amiens. Ce réacteur, aussi dangereux et inutile que ses prédécesseurs, ralentit toujours plus le choix d’une politique écologique. « Les solutions passent, dans un premier temps, par la sobriété écologique, puis par une politique d’isolation des logements. » Les régions doivent aussi voter « des subventions à l’agriculture picarde biologique ». Ces mesures rejoignent la gratuité des transports publics, alliant urgence écologique et sociale. Les services publics étaient au cœur de ce meeting : transports collectifs gratuits, service public de la formation professionnelle, défense de l’enseignement public, création d’une régie régionale publique de l’eau, retour aux services publics de l’énergie, service régional du logement social, fonds régional de solidarité avec les travailleurs en lutte. Olivier Besancenot a conclu la soirée en revenant sur les luttes à mener, notamment pour défendre les retraites. Le PS n’était décidément pas à la fête, après la résignation non assumée de Martine Aubry, qui « capitule avant même que le combat ait lieu ». Un seul regret pour cette soirée : l’absence de débat avec le public, finalement annulé faute de temps. Mais tous les intervenants étaient au diapason : le système ne bougera pas sans une mobilisation populaire massive. Il n’y a pas de miracle, si l’on veut tout changer, il ne faut rien lâcher.