Publié le Jeudi 22 septembre 2011 à 22h15.

Le NPA à la Fête de l’Huma

Stand plus beau et mieux préparé que les années précédentes, présence permanente de nombreux jeunes, un super débat sur racisme fascisme et violences policières, nous ne pouvons qu’être satisfaits de la bonne tenue du NPA à la fête de l’Humanité.T out au long des trois jours de la fête, les militants du NPA ont multiplié les contacts, vendu beaucoup de journaux, animé des discussions souvent improvisées devant le stand. Les sujets ne manquaient pas : racisme, montée du FN, accentuation des effets de la crise, apathie des directions syndicales, révolutions du monde arabe… Samedi après-midi, les jeunes du NPA ouvraient les débats. L’invitation lancée aux autres organisations de jeunesse présentes à la fête a permis un large échange avec des jeunes communistes, libertaires, syndicalistes sur l’état de la mobilisation dans les lycées et les facs en cette rentrée.

Le second débat animé par nos camarades Christine Poupin et Vanina Giudicelli permit à chacun de prendre la mesure de l’accélération de la crise du système capitaliste, mais aussi de la remontée des luttes sociales, de l’actualité de la révolution et des mouvements massifs de contestation radicale comme les Indignés de Grèce ou d’Espagne. On peut regretter l’absence des autres forces politiques à ce débat. Plus généralement, nous déplorons le manque de volonté de débattre du Front de Gauche qui n’avait pas cru bon d’inviter notre organisation aux différents débats que ses militants animaient. Passons…

Le débat du dimanche après-midi au stand du NPA, « Racisme, fascisme, violences policières : le temps de la contre-offensive », était centré sur un thème largement absent de la Fête de l’Huma. Présenté par Omar Slaouti, il était introduit par Olivier Lecour Grandmaison (historien et initiateur de la campagne D’ailleurs nous sommes d’ici), Sissoko Anzoumane (coordinateur de la CSP 75 et du ministère de la Régularisation de tous les sans-papiers) et Saïd Bouamama (sociologue) dans un stand du NPA rempli. Les trois intervenants ont insisté sur la nécessité de repousser une vision culturaliste du racisme et de lier son analyse à celle de la logique du système. Olivier Lecour Grandmaison a insisté sur la dimension d’État du racisme notamment à travers la manière dont est abordée la mémoire du colonialisme. Sissoko Anzoumane a remis la question des sans-papiers dans le contexte du capitalisme mondialisé argumentant sur la nécessité de l’alliance avec les peuples d’Afrique dans la lutte contre leurs dirigeants. Pour Saïd Bouamama, il faut sortir de l’impasse d’un antiracisme humanitaire pour analyser le racisme comme un des éléments de la domination capitaliste. Alors que 30 % des classes populaires sont immigrées ou d’origine immigrée, la lutte de classe passe nécessairement par la reconnaissance de l’oppression spécifique que représente le racisme et de la lutte contre le racisme par la convergence avec les autres dimensions (luttes sociales, antisexisme...). Comme Olivier Lecour Grandmaison, il insiste sur l’importance d’une lutte contre l’influence du colonialisme sur la classe ouvrière « blanche » car le colonialisme n’a pas seulement eu des conséquences pour les peuples colonisés mais aussi pour les peuples colonisateurs. S’ensuit une analyse fine, remontant à la nature de la Révolution française, sur les faiblesses de la gauche française dans la lutte contre le colonialisme et le racisme. Le débat a démarré très rapidement aussi bien sur les analyses que sur les conséquences en termes stratégiques, sur l’islamophobie, l’influence des révolutions dans le monde arabe, l’analyse de l’extrême droite et les manières de lutter contre son développement, le lien avec la lutte contre l’impérialisme. Bref, le type de débat qui renforce tout en soulevant de nouvelles questions et qui augmente l’envie de se battre. À multiplier donc.

Pour terminer : merci à toutes celles et tous ceux qui ont contribué à ne pas rater ce rendez-vous… En 2012, nous ferons encore mieux, et d’ici là, promis, « On ne lâche rien ! »

Denis Godard et Alain Pojolat