Le 6 novembre prochain, cela fera deux ans et demi que Hollande est au pouvoir. Deux ans et demi à gouverner pour les patrons et leurs profits. La journée de mobilisation du 15 novembre prochain doit être l’occasion de regrouper les forces de toutes celles et ceux qui s’opposent à cette politique.
C’est l’histoire d’une entourloupe. Celle de celui qui s’est fait passer pour l’ennemi de la finance quand il était candidat et qui dès son arrivée au pouvoir est devenu le président des patrons. Les récents hommages appuyés du petit monde gouvernemental et de son président au patron de Total, Christophe de Margerie, sont là pour le rappeler. « Un grand patron... un grand capitaine d’industrie... un ami »pour Macron, le bon élève.
Le choc des profitsDès juillet 2012 et son discours devant la première conférence sociale du quinquennat, Hollande a fait allégeance au patronat et décide de mettre en œuvre, avec le « choc de compétitivité », ce que Sarkozy avait commencé. Sous prétexte de créer des emplois, le « pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » réclamé depuis des mois par le patronat consiste à un allègement d’impôt de 20 milliards d’euros par an sous forme de crédit d’impôt – payé par les salariéEs – pour les entreprises, cela sans aucune contrepartie ni aucun contrôle. Toutes les entreprises, à commencer par celles du CAC 40, vont profiter de ce cadeau fiscal sans précédent. Voilà la première mesure du quinquennat du soit disant ennemi de la finance : faire les poches des salariéEs pour remplir celles des patrons...Dans le même temps sont annoncées des économies budgétaires et des relèvements d’impôts pour la majorité des salariéEs et des retraitéEs, avec entre autre l’augmentation de l’impôt le plus injuste, la TVA. Mais cela reste insuffisant aux yeux du patronat, qui en réclament encore plus. Hollande, avec Valls comme Premier ministre, vont donc leur offrir 50 milliards d’euros sur un plateau d’argent via le « pacte de responsabilité ». Et pour le reste de la population, un nouveau serrage de ceinture.
Désastre socialLe résultat de cette politique ne s’est pas fait attendre : en 2013, les entreprises françaises ont redistribué 40 % de leurs profits à leurs actionnaires. Les seules entreprises du CAC 40 ont versé 43 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2013, montant en hausse de 4 % par rapport à 2012.Pour la majorité de la population, cette politique est un véritable désastre : jamais le chômage, la précarité et les inégalités n’ont été aussi forts. Et le bilan à mi-mandat de la politique de Hollande sur le chômage est une accumulation de records, à la hausse... Nouveau record en septembre, avec 19 200 demandeurs d’emploi de plus (+ 0,6 %). Si l’on intègre les personnes ayant en partie travaillé dans le mois (catégories B et C), la hausse a été encore plus forte avec 50 200 chômeurs de plus, portant leur total à 5 431 500. Quant au nombre de chômeurs de longue durée (catégories A, B et C), il a continué sans surprise à progresser, franchissant le cap des 2 200 000 (+ 1,5 % sur un mois, + 10 % sur un an...).Face à ces tristes résultats, Rebsamen et le gouvernement le reconnaissent : « nous sommes en échec ». Mais on ne change pas une politique qui perd... Mais cela n’est pas perdu pour tout le monde et Gattaz peut se frotter les mains.
L’affrontement, c’est maintenant !Face à une telle politique, il y a urgence à construire une mobilisation unitaire. À l’initiative du collectif pour une Alternative à l’austérité regroupant associations, organisations syndicales et politiques, les manifestations du samedi 15 novembre prochain seront une étape importante.Elles doivent être le rendez-vous de toutes celles et ceux qui ne supportent plus la politique menée depuis deux ans et demi. Qui ne supportent plus ni ce chômage de masse, ni l’austérité, ni la destruction de la protection sociale et des services publics, ni la loi de transition énergétique bidon, ni la répression allant jusqu’à la mort pour imposer des grands projets nuisibles comme le barrage de Sivens, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou la ferme-usine des 1 000 vaches, ni les interventions militaires impérialistes contre les peuples...Combattre frontalement ce gouvernement et mettre en avant des exigences sociales, écologiques, démocratiques, radicales. Cela ne peut plus attendre.
Sandra Demarcq