Publié le Mercredi 14 avril 2021 à 10h50.

Neuf mois d’une politique de casse sociale et démocratique à Saint-Denis

Depuis l’été dernier, Mathieu Hanotin, issu du Parti socialiste, est le maire de Saint-Denis avec une équipe issue d’EÉLV et Génération.s. Ses pratiques et ses décisions n’ont rien à envier à la politique d’Emmanuel Macron.

Mathieu Hanotin a commencé son mandat en augmentant ses indemnités pour gagner plus de 10 000 euros par mois. Il a continué en armant la police municipale, puis a entamé une attaque en règle contre les droits des salariéEs de la mairie et de Plaine-Commune dont il est le président : suppression de congés, augmentation de la durée du travail, réduction de primes.

Politiques antisociales

Par la suppression de la subvention municipale, il a condamné à mort le Journal de Saint-Denis, hebdomadaire indépendant qui profitait à toute la population en se faisant l’écho, depuis 1992, de tout ce qui se passait dans la ville au niveau politique, social et culturel.

En plein confinement, il demande l’expulsion du Landy Sauvage, squat qui accueille artistes, artisanEs, précaires et migrantEs. Dans le même temps, Plaine-Commune Habitat, le bailleur qui dépend de la ville, signe une convention avec l’État qui renforce le partenariat avec la police et veut faire des gardienEs les relais du contrôle social des habitantEs des quartiers.

Mathieu Hanotin gère la crise sanitaire à coups de communication en faisant défiler Castex, Hollande ou Hidalgo à Saint-Denis et au vaccinodrome du Stade de France.

En tant qu’employeur, il ne débloque pas les moyens nécessaires pour protéger les salariéEs et il refuse de fermer des équipements même quand ils se transforment en cluster comme la médiathèque centrale de Saint-Denis. Parallèlement, il annonce, sans concertation réelle avec les agentEs et les syndicats, l’ouverture des médiathèques de Plaine Commune le dimanche à partir de septembre 2021. De plus, il attaque les plus précaires en refusant de payer des centaines d’animateurs et animatrices contractuels pendant le confinement.

Résistances

La colère monte chez les agentEs : débrayages, grèves, rassemblements, droit d’alerte par le CHSCT, droit de retrait. Les salariéEs se mobilisent afin de se défendre face à un employeur qui se moque de leur santé, de leurs conditions de travail et les précarise davantage. De leur côté, des habitantEs développent des solidarités, se mobilisent contre les expulsions, l’armement de la police, le climat sécuritaire.

Le rapport de forces contre cette municipalité qui casse les services et emplois publics et veut faire de Saint-Denis une ville de riches en rejetant une partie importante de la population, nécessite une convergence de ces différentes luttes.