Une fois de plus, les vœux d’Emmanuel Macron, appelant à « l’unité », ont été l’occasion du grand numéro d’autosatisfaction d’un président visiblement très fier de son bilan, nous annonçant donc qu’il allait poursuivre sur le même cap. Mais derrière cet enfumage, Macron a confirmé les menaces qui pèsent sur nos droits, à commencer par nos retraites. Macron et son gouvernement annoncent en réalité « du sang et des larmes » pour les classes populaires : report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, réforme de l’assurance chômage et stagnation des salaires.
Répétant le mensonge selon lequel il faudrait « travailler davantage » pour « équilibrer notre système de retraites », Macron et Borne confirment leur intention d’imposer un recul de l’âge de départ à la retraite, avec une réforme qui entrerait en application « à la fin de l’été 2023 ». Cela, bien évidemment, au nom d’un « modèle social juste et solide »... Pourtant, en 2022, le système de retraites par répartition a été excédentaire de plus de trois milliards d’euros. Alors pourquoi cette réforme brutale si ce n’est pour engraisser toujours plus grands patrons et actionnaires ?
Sur bien d’autres questions (écologie, services publics, immigration), Macron affirme vouloir poursuivre dans la voie qui a été jusqu’ici la sienne. Autant dire les recettes néolibérales appliquées sans modération, doublées de politiques racistes et sécuritaires. Cerise sur le gâteau, Macron le prétendu écolo annonce la construction de nouvelles centrales nucléaires !
« Qui aurait pu prédire… »
Une « petite phrase » de Macron n’est pas passée inaperçue : « Qui aurait pu prédire la vague d’inflation, ainsi déclenchée ? Ou la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? » La formule sur l’inflation est déjà discutable, mais c’est surtout celle sur le changement climatique qui a fait — légitimement — réagir, tant elle est typique d’un pouvoir à la fois méprisant et totalement incompétent sur les questions essentielles. C’est vrai ça : qui aurait pu prédire le changement climatique ? Les premières alertes datent des années 1970, le premier rapport du GIEC de 1990, il y a eu 27 COP, et Macron feint l’étonnement. Voilà qui en dit malheureusement long sur le personnage et sur l’idéologie qui l’anime, qui mêle arrogance et croyance absolue dans les mécanismes du « marché », jusqu’à proférer de telles absurdités.
Une croyance qui s’incarne dans tous les domaines, de la contre-réforme de l’assurance chômage à la destruction des services publics en passant par le refus obstiné des augmentations de salaires, et qui a pour première et principale conséquence une dégradation continue de nos conditions de vie tandis que les riches et les grandes entreprises se portent au mieux. Et ce ne sont pas les mots-valises répétés durant les pénibles 18 minutes de vœux de Macron (« confiance », « unité », « juste », « solidaire », « refonder ») qui y changeront quoi que ce soit.
2023, année de luttes et de mobilisations !
Durant ses vœux, Macron n’a cessé de chanter le refrain de « l’unité ». Mais de quoi parle-t-il ? De l’unité entre, d’une part, les riches qui deviennent toujours plus riches grâce aux cadeaux du gouvernement et, d’autre part, les salariéEs, les classes populaires, pour qui les fins de mois commencent toujours plus tôt et à qui on demande de faire des « efforts » ? De l’unité entre ceux qui détruisent les services publics (entre autres l’hôpital et l’école) et s’en vantent comme Macron, et celles et ceux qui souffrent de ces destructions et de ces politiques antisociales ?
Alors oui, il va falloir faire l’unité. Mais ce sera contre Macron, son gouvernement et ses politiques. Dès aujourd’hui, c’est ce à quoi travaille le NPA. Nous appelons à manifester massivement à Paris le samedi 21 janvier aux côtés des organisations de jeunesse, des partis de gauche et de plusieurs syndicats et associations. Une première étape pour construire un mouvement qui doit aller vers la grève dans tous les lieux de travail et d’études, vers une mobilisation de la population dans tous les quartiers et toutes les communes.
Tels sont nos vœux pour 2023 : réussir à stopper Macron et les siens, à commencer par leur projet de contre-réforme des retraites, pour enfin mettre un coup d’arrêt au rouleau compresseur néolibéral-autoritaire. Pour ne pas perdre notre vie à la gagner, pour reprendre les richesses qu’ils nous ont volées, pour défendre et étendre les services publics, pour imposer une écologie radicale, pour construire les solidarités antiracistes et contre toutes les oppressions : 2023, année de mobilisations !