Publié le Jeudi 16 février 2023 à 16h00.

Pension minimale à 1 200 euros : un bobard du gouvernement !

La Première ministre Élisabeth Borne et le gouvernement ont martelé qu’aucune pension ne sera inférieure à 85 % du Smic, soit 1 200 euros brut avec la complémentaire. C’est un bobard, c’est-à-dire « un conte mensonger ou fantaisiste destiné à tromper », selon la définition du linguiste Alain Rey dans le Dictionnaire historique de la langue française.

Les petites pensions pourront être revalorisées mais à des montants inférieurs au chiffre annoncé et à condition qu’elles relèvent du minimum contributif, le « Mico ». Ce dispositif en vigueur concerne les personnes ayant l’âge légal de départ à la retraite (allongé de 62 à 64 ans) qui ont cotisé le nombre requis de trimestres (entre 166 et 172 selon l’année de naissance) ou ont atteint 67 ans sans qu’il soit dans ce cas nécessaire d’avoir atteint le nombre requis de trimestres. Mais les personnes qui n’ont pas atteint le taux plein et qui ont liquidé leur pension avec une décote (un taux de minoration) n’auront pas le droit de bénéficier de cette mesure. En 2023, un assuréE social qui a cotisé moins de 120 trimestres perçoit un minimum contributif de 684,13 euros par mois. Avec plus de 120 trimestres le montant est de 747,57 euros. Mais si le montant de cette pension additionnée à la complémentaire tous régimes (privé/public confondus) dépasse le seuil de 1 309,75 euros par mois le montant du minimum contributif sera réduit de la différence.

Illusions perdues

Borne a déclarée que « les salariés et les indépendants qui ont travaillé avec des revenus autour du SMIC toute leur vie et justifient d’une carrière complète, à savoir 42 années de cotisation aujourd’hui et à terme 43 annuités dès 2027 pourront bénéficier de cette revalorisation ». Or beaucoup de personnes sont contraintes d’arrêter de travailler pendant au moins une période de leur vie professionnelle, notamment les femmes qui risquent d’être particulièrement victimes de ce dispositif. Selon une enquête de l’Insee, en l’espace de 13 ans, seulement 7 % des travailleurEs payés au SMIC n’ont pas bénéficié d’augmentations de salaire ! Et il n’est pas caché qu’il est peu probable de retrouver les 16 millions de dossiers individuels qui n’étaient pas informatisés avant 2010.

Selon l’étude d’impact du gouvernement la revalorisation serait en moyenne de 33 euros par mois pour 200 000 nouveaux retraitéEs par année et de 57 euros pour les pensionnéEs actuels. Elle ne concernera pas les fonctionnaires qui bénéficient d’une retraite minimum brute de 1 250 euros brut pour une carrière complète.

Le ministre Véran renvoie les personnes qui ne sont pas éligibles à ce dispositif vers « le minimum vieillesse » appelé Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) depuis le 1er janvier 2006. Pour en bénéficier il faut être âgé de 65 ans ou plus et avoir des revenus inférieurs à 961,08 euros par mois pour une personne seule. Le montant de l’Aspa dépend de la situation familiale du demandeur et des ressources du foyer. À taux plein, l’aide est de 961,08 euros par mois pour une personne seule et de 1 492,08 euros pour les personnes vivant en couple. 

On peut gagner !

En 2003 était votée la loi Fillon où il était déjà indiqué que « l’objectif poursuivi est qu’un assuré ayant cotisé toute sa vie au SMIC ne puisse pas percevoir moins de 85 % du SMIC en pension de retraite ». Proclamation restée sans suite. Cette fois cependant nous sommes en grand nombre dans les manifestations, et la satisfaction de nos revendications est à notre portée. Amplifions notre mobilisation notamment par la grève reconductible !