Publié le Samedi 1 juillet 2017 à 12h50.

Philippe Poutou appelle à la riposte sociale

Publié par La DépècheIl avait promis de ne parler qu'une vingtaine de minutes. Porté par son enthousiasme, les deux mains sur une tranche de chaise et adossé à une banderole «contre le FN et les politiques libérales, construisons la riposte», Philippe Poutou s'est finalement exprimé pendant près d'une heure, face à une trentaine de personnes réunies à l'hôtel Brauhauban. «Dans la vie, y'a pas que les élections, y'a aussi la révolution !», a lancé la figure de proue du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en guise d'introduction. «Les élections ne changent pas la vie, même si on y a participé pour porter une autre voix et dire tout haut ce que des gens pensent tout bas. Macron est plus jeune, souriant et bien élevé que beaucoup d'anciens présidents mais dans le fond, c'est le même, comme on le voit avec ses projets d'ordonnance.» Contre ce pouvoir qui «donne des coups sur la tête au niveau économique et se montre de plus en plus répressif pour intimider ceux qui résistent», Philippe Poutou regrette «les réactions molles des directions syndicales, qui vont négocier avec Macron au lieu d'amorcer la lutte». Le chef de file du NPA en appelle donc «à une opposition de la rue, une reconstruction de la convergence des luttes et à la création d'un outil politique pour les porter». C'est pour prêcher ces bonnes paroles et regonfler le moral des troupes que Philippe Poutou s'est engagé dans un large tour de France, à la rencontre des militants. «Il faut qu'on s'en mêle, même si on manque de force après le boulot et d'espoir, a-t-il martelé. Il y a des batailles et des résistances partout mais on ne le sait pas, donc il faut créer des liens entre elles. Un autre rapport de force et une autre société, non capitaliste et en autogestion, c'est possible !» Le débat s'est ensuite ouvert sur divers sujets de société, du Front social aux vaccins. Et Poutou de conclure : «Il y a de la résignation car nous sommes peu nombreux. Mais la colère peut vite ressortir !». Il espère capitaliser dessus pour faire plier le gouvernement.

Jérôme Carrère