Publié le Samedi 23 octobre 2021 à 13h00.

Philippe Poutou en Charente : faire entendre les luttes et promouvoir l’écosocialisme

Actives et actifs depuis plusieurs semaines sur le terrain, notamment pour la récolte des parrainages d’éluEs, les militantEs du NPA en Lutte Charente avaient pris l’initiative d’inviter Philippe Poutou, candidat à l’élection présidentielle, ce vendredi 15 octobre.

Nous avions donné rendez-vous à la presse en début d’après-midi devant l’hôpital de Ruffec. Il s’agissait pour nous, comme à l’accoutumée, de faire entendre une problématique sociale, celle de la casse de la santé publique et particulièrement des hôpitaux de proximité. À Ruffec, dès 2001, le service de chirurgie a fermé. Et depuis, c’est une lutte continue, rassemblant des soignantEs et des habitantEs, pour faire venir des médecins, pour empêcher des suppressions de lits, et même si ce n’est pas annoncé clairement, pour empêcher la fermeture de l’hôpital… L’année 2021, alors que nous connaissons une crise sanitaire majeure, a vu la suppression de 15 lits à Ruffec de façon pérenne, et de 40 lits durant l’été. Et cela est à mettre en parallèle avec les attaques sur l’ensemble du service public de santé en Charente, comme à Camille-Claudel à Angoulême, où la psychiatrie est victime d’une saignée sans précédent. Philippe Poutou a alors rappelé nos revendications : maintien des hôpitaux de proximité, développement du système de santé (avec embauches, augmentation des salaires, ­ouvertures de lits…).

Contre les bassines

De Ruffec, nous nous sommes rendus sur les lieux mêmes où se mène la lutte contre la construction de bassines géantes en nord Charente. À l’inverse des barrages, les bassines sont de vastes réservoirs profondément creusés sur des terres agricoles ou boisées et imperméabilisées artificiellement par des bâches en plastiques disposées sur le fond et les bordures. Elles sont remplies en pompant directement dans les nappes phréatiques et assèchent de ce fait les sources et ruisseaux ainsi que certaines réserves d’eau servant à l’agriculture paysanne. Des animateurEs de la lutte en cours nous ont reçus pour expliquer le sens du combat et ses enjeux dont nous avons déjà rendu compte dans ces colonnes. Ils et elles nous ont également demandé d’amplifier le soutien à la lutte.

Dans le cas du seul bassin de l’Aume-Couture, il s’agit de neuf nouvelles bassines dites de substitution qui devraient ­stocker 1,64 million de mètres cubes d’eau et qui viendront s’ajouter aux quatorze autres déjà existante dont une entièrement privée et construite sans permis au seul profit d’un agro-industriel. Le collectif dénonce un « non-sens écologique ». Il considère que ce projet, autorisé fin janvier 2021 par les préfets de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres, « privatise les ressources naturelles » et ne sert qu’une poignée d’irrigants. Il coûterait 12 millions d’euros soit 400 000 euros au bénéfice de chaque agro-industriel de la FNSEA et serait financé à 70 % par de l’argent public.

Réunion publique à Mansle

Enfin, la journée s’est terminée à Mansle, dans une bourgade de 1 600 habitantEs. Une réunion publique y était organisée, et une trentaine de personnes y ont participé. Hélène a introduit la réunion en présentant notre nouveau comité et ses activités. Puis Alex est revenu sur la question des bassines. Enfin, Philippe a présenté la ligne et le programme du NPA : faire entendre la colère sociale et proposer des réponses anticapitalistes et écosocialistes.

La question du « pass sanitaire » obligatoire dans la salle (demande de la mairie) nous a clairement coupé de plus de monde… mais nous sommes néanmoins satisfaitEs de ce chiffre, puisque la très grande majorité des participantEs étaient des locaux, et des visages inconnus, ce qui permet de penser qu’une dynamique est possible sur le territoire du Nord-Charente. Notons que la Charente libre, le journal du département, a donné un excellent écho à notre initiative. Reste maintenant à concrétiser, en renouant contact avec les personnes présentes pour les activités militantes à venir, mais aussi à trouver des parrainages (nous en sommes à quatre en Charente) pour que notre camarade Philippe ­Poutou puisse être candidat en 2022.