Bruno Le Maire, le ministre des Finances, vient de faire un voyage à New York pour rencontrer le gratin de la finance mondiale. À chaque patron de banques ou de grands fonds financiers rencontré, il a remis une lettre personnelle signée par le président Macron : les gens « qui réussissent » ont droit à des égards, contrairement à ceux « qui ne sont rien » selon la désormais fameuse déclaration présidentielle du jeudi 28 juin, ces gens qui ne peuvent pas se payer de costard, marque de la réussite selon une autre déclaration célèbre de Macron...
Le contenu exact des lettres n’est pas connu mais Le Maire a fait des déclarations très explicites : « La finance n’est plus notre ennemi. Nous sommes prêts à faire le nécessaire pour rendre la France plus attractive, que ce soit en matière sociale ou fiscale »... Ainsi la réforme du droit du travail a été mise en avant : les entreprises américaines sont, d’après le journal les Échos, de farouches partisans du plafonnement des indemnités de licenciement, et pas, bien entendu, celui des bonus des dirigeants... Ceux-ci ont également pu saliver sur l’annonce de la baisse de l’impôt sur les sociétés et de la taxe sur les salaires.
La raison immédiate de cette danse du ventre est le désir de récupérer des morceaux des activités financières qui quitteraient Londres en raison du Brexit. Mais cela va bien au-delà. C’est une politique de classe dans toute sa nudité. Macron et sa bande n’ont plus les pudeurs hypocrites de Hollande ou même de Sarkozy. Pour notre part, nous continuerons à agir contre les richards et les ploutocrates avec toutes celles et ceux d’en bas... « Nous ne sommes rien ? Soyons tout ! »