Parallèlement aux discussions nationales, les discussions sur la constitution de listes unitaires de la gauche radicale pour les élections régionales se poursuivent dans chaque région.
Limousin :
Suite aux réunions unitaires nationales, les comités du NPA du Limousin (Corrèze, Creuse, Haute-Vienne) ont provoqué des réunions bilatérales avec les déclinaisons locales des différentes forces politiques: PG, M'PEP, LO, ADS (Alternativedémocratie socialisme, créée en 1991 et issue du PCF après la démission de Marcel Rigout en 1987). À ce jour, le PCF n'a toujours pas répondu à notre invitation.
Après avoir rencontréles uns et les autres au fur et àmesure des rencontres nationales, nous avons proposéune réunionpour aborder les questions programmatiques. LO nous a confirmé ne pas vouloir participer à une liste unitaire mais veut bien parler des luttes. ADS, affiliée à la Fase en Limousin, s'est déclarée autonome vis-à-vis de cette dernière et a voté récemment pour une participation à une liste unitaire avec le PS, dès le premier tour. Par contre, le PG et le M'PEP ont accepté de nous rencontrer pour commencer à travailler sur les compétences régionales et sur les points importants que nous pourrions défendre dans une campagne commune. Le PG n'est pas très homogène suivant les départements, ce qui est à mettre en relation avec l'influence que le PCF peut avoir et surtout avec le lien de ses élus avec ceux du PS. Mais il ne semble pas y avoir de désaccord notable sur les questions du programmeni sur l'indépendance avec le PS y compris dans l'exécutif. Ce que nous savons pour le moment, c'est que leurs fédérations de Corrèze et de Haute-Vienne devraient rejoindre l'avis de celle de la Creuse pour la mise en place de liste autonome du PS au premier tour des régionales. Certains élus PCF grincent des dents et pourraient dans ce cas de figure se placer comme des «dissidents autorisés» et partir néanmoins préserver le «plaçou»1 sur les listes du PS.
Des questions locales, comme celle de la ligne TGV, défendue par les notables du PS jusqu'au Medef et combattue par un collectif de plus en plus puissant dans lequel le NPA tient une place importante, devraient être cruciales dans le choix des uns et des autres.
Correspondant
1. en Corrèze, petit poste offert en échange d’un autre service.
Midi-Pyrénées :
Une troisième réunion de la gauche antilibérale et anticapitaliste s'est tenue au local du NPA de Haute-Garonne, le 11 novembre. Des délégations de la Fase, des Alternatifs, du PG et du NPA ont pu échanger à nouveau sur le programme et la stratégie pour les élections dans notre région. Peu avant la réunion, le PCF, présent aux réunions précédentes, annonçait qu'il ne participerait pas à celle-ci, estimant qu'il était préférable pour poursuivre les discussions unitaires d'attendre les résultats du vote de la conférence régionale de leur parti du samedi 14 novembre.
Le NPA a défendu la nécessité que chaque composante fasse les compromis nécessaires permettant d'aboutir. Présentant les propositions majoritaires issues du CPN, il a précisé que les propositions d'amendement au texte du Front de gauche n'étaient pas à prendre ou à laisser et que, si les formulations ne convenaient pas, il était possible de rediscuter, notamment pour préciser les conditions programmatiques de la participation aux gouvernements de régions. Pour le NPA, il n’y a pas de problème pour affirmer que les élus de la gauche radicale doivent prendre leurs responsabilités pour s'appuyer sur les mobilisations sociales et appliquer son programme lorsque le rapport de forces le permet. En revanche, il n’est pas question de reproduire les expériences de gestion des majorités sortantes dirigées par le PS. Pour le dire autrement, accepter de cautionner dans les institutions l'inverse de ce pourquoi nous nous battons tous les jours, c'est une ligne rouge que nous ne franchirons jamais. C'est une question de principe.
Évidemment, l'absence du PCF à cette réunion n'a pas aidéà faire avancer les choses. Il a tout de même été convenu de se revoir vendredi 20 novembre et, en attendant, de faire circuler de nouvelles formulations d'amendements au texte pour approfondir la discussion. La conférence régionale du PCF s'est majoritairement prononcée en faveur de listes « Front de gauche élargies », même si une forte minorité, amenée notamment par la plus grosse fédération, celle de Haute-Garonne, s'est prononcée pour la reconduction de l'alliance avec le PS dès le premier tour.
Correspondant
Paca :
Le NPA des Bouches-du-Rhône a pris l’initiative d’organiser une première réunion de la gauche radicale en vue de discuter des possibilités d’une liste commune dans la région Paca. Le PCF consulte ses militants sur une proposition de «Front de gauche élargi», qui sera très probablement majoritaire. Le texte soumis au vote comporte toutefois des ambiguïtés telles qu’on ne peut totalement exclure in fine un accord avec le PS dès le premier tour.
Le NPA a proposéun texte programmatique pour une première discussion. Sur ce texte beaucoup de points d’accord se sont exprimés, sauf par la bouche du PCF.
Le NPA a réaffirméque, de son point de vue, les axes qui permettent une politique alternative ne sont pas compatibles avec les orientations suivies par le PS et Europe Écologie. D’autres organisations estiment que cela dépend des conditions issues du premier tour. Le PCF, quant à lui, considère que l’objectif de parvenir à une union avec le PS et Europe Écologie est la condition non négociable d’une campagne commune.
Le PCF s’est aussi exprimé contre la proposition, émise par la Fase et les Alternatifs, de constituer des listes qui mélangeraient des options favorables à une alliance avec le PS et d’autres qui la considèrent incompatible avec une politique de rupture. Pour le PCF, «la question des exécutifs n’est pas une question de second tour, mais de premier tour».
Le NPA des Bouches-du-Rhône propose, pour parvenir àéclairer cette question, d’aborder ensemble le fond des politiques proposées. Et, au-delàdes divergences connues, comme la sortie du nucléaire, de discuter collectivement des points-clé d’une campagne anticapitaliste et antilibérale, il a demandé que les autres organisations initient ce débat par des propositions d’amendement au texte proposé par le NPA des Bouches-du-Rhône.
Une prochaine réunion est prévue le 24 novembre mais on ne sait pas quel sera l’impact sur celle-ci de l’option de fermeture manifestée par le PCF àl’échelle nationale.