Mardi 10 septembre, beaucoup craignaient que les averses du matin ne refroidissent les ardeurs des manifestantEs de cette première mobilisation contre la réforme des retraites du gouvernement. Mais la première étape d’aujourd’hui doit permettre d’amplifier la mobilisation. Quelques échos.
Côté chiffres, c’est partout un premier pas encourageant. Toujours difficile de connaître les chiffres réels, entre le sous-comptage de la police et la surévaluation des organisations syndicales. Les chiffres suivants sont ceux de nos camarades : 3 500 à Rouen, 3 000-4 000 à Metz, 3 000 à Nîmes, 1 200 à Alès, 25 000-30 000 à Marseille, 5 000 à Grenoble, 1 500 à Chambéry, Brest ou Lorient, 100 000 à Paris, 1 000 à Valence et Douai, 1 600 à Angers, 2 500 à Saint-Nazaire, 8 000 à Nantes, 1 200 à Evreux, 10 000 à Bordeaux, 1 500 à Dijon... Au total, les 300 000 ne seront peut être pas atteints mais on est dans un niveau honorable, compte tenu des difficultés politiques, sociales et de la date de l’initiative.
Des images...
Côté couleur, ce sont les cortèges CGT qui pratiquement partout ont donné le ton, avec toujours plus de la moitié des cortèges, voire des trois quarts des manifestantEs. FO apparaît faiblement même dans les secteurs où traditionnellement elle mobilise le plus (fonction publique). Les enseignants, peu nombreux en grève, n’étaient pas non plus très nombreux derrière les banderoles de la FSU. Solidaires avait des cortèges combatifs, avec des effectifs meilleurs que dans d’autres circonstances (contre l’ANI par exemple). Les cortèges jeunes étaient faibles en cette période de pré-rentrée universitaire.
Si le gros des manifestations est fourni par les militantEs syndicaux, il y avait aussi quelques cortèges de boîtes significatifs : Fralib, Moulins Maurel (Marseille), Renault Cléon (Rouen), SBFM, DCN (Lorient) mais peu nombreux et pas de branche ou de ville pouvant d’ores et déjà servir de point d’accrochage de l’amplification de la mobilisation. Peu de débrayages significatifs dans le privé et des AG faiblardes dans le public (Education nationale, SNCF, La Poste). Une présence souvent significative des secteurs de la santé. Certains secteurs, comme l’automobile, sont plus centrés que la question des accords de compétitivité, avec des débrayages prévus par exemple à PSA. Enfin, les retraitéEs fournissent toujours une partie significative des effectifs mobilisables dans ce genre de manifestation.
… et des sons
Les cortèges étaient le plus souvent peu actifs. Les grosses sonos qui couvrent depuis des années (parfois avec un répertoire musical discutable) la reprise des slogans par les manifestantEs n’aident pas... Les mots d’ordre tournaient certes le plus souvent autour de la question des retraites mais aussi contre l’austérité, contre les accords de compétitivité, et plus globalement contre le gouvernement. Pendant les manifs, ou après, autour d’un pot, les discussions étaient nombreuses sur le thème des suites à donner. Quelques réunions étaient prévues localement mais le plus souvent c’est en fin de manifestation que les discussions s’organisaient. À Marseille, l’Union syndicale santé distribua un tract appelant à élargir dès maintenant la mobilisation. La question est débattue : quelles prochaine date et sous quelle forme ? La grève semble souvent encore difficile à atteindre, même si tout le monde sent bien, sait bien, que c’est le point de passage obligé pour espérer faire reculer le pouvoir.
Le plus souvent, il y avait la présence des organisations politiques, soit sous forme de points fixes (Paris) ou de regroupement dans les cortèges. Le Front de gauche était très présent, EELV et LO plus discrets. Le NPA était bien entendu présent dans de nombreuses villes avec drapeaux, tracts et vente importante de notre dernière brochure « retraites ».
Le soleil de fin d’après-midi a partout réchauffé les cœurs et les ambitions militantes. La suite est attendue, débattue, exigée, bientôt, plus forte.
(grâce aux informations de notre réseau militant)