S’il fallait un indice supplémentaire du besoin d’une riposte de la gauche sociale et politique face aux attaques portées par le Medef et par le gouvernement et par la mobilisation des forces réactionnaires et fascisantes qui ont occupé la rue, la première réunion unitaire pour discuter de la proposition d’une marche le 12 avril en a apporté la démonstration.
Pas moins de 42 organisations politiques, syndicales et associatives se sont retrouvées pour donner leur sentiment sur cette initiative. Si toutes n’étaient pas mandatées pour s’engager immédiatement ou s’interrogeaient sur les conditions de convocation à cette réunion par les partis du Front de gauche, la plupart des organisations présentes partageaient le constat que la situation appelle une mobilisation de grande ampleur. C’est donc sur la base de ce constat que fut décidé de mettre en place un collectif d’animation chargé de travailler sur un projet d’appel et sur l’organisation technique d’une manifestation nationale le samedi 12 avril.Mais pour qu'une telle initiative soit une réussite,il faut dès maintenant créer les conditions d’une véritable mobilisation de masse. Les bases en sont claires : en opposition à la politique du gouvernement qui met en application les revendications du Medef, contre la droite et contre l’extrême droite qui tente de récupérer à son profit le mécontentement populaire pour le dévoyer au service d’un projet raciste, homophobe et inégalitaire qui constitue un grave danger pour les classes populaires.
Construire des collectifs militantsCela suppose qu’un maximum d’organisations du mouvement social s’impliquent et donc se trouvent représentées à égalité dans l’organisation et la définition de son contenu politique et revendicatif ; que ce mouvement fédère les luttes contre les licenciements et l’inégalité sociale, contre la casse de la protection sociale par le Pacte de responsabilité, pour le logement, contre tous les racismes et pour la régularisation des sans-papiers, contre toutes les discriminations, pour les droits des femmes, contre le productivisme… Qu’il soit porteur, à sa manière, d’une perspective de transformation sociale.Cela suppose aussi que dans les localités et dans les entreprises, les équipes militantes qui luttent contre les effets quotidiens des politiques patronales et gouvernementales, les militantEs politiques, syndicaux et associatifs se rencontrent pour préparer ensemble la marche et construire non seulement les bases d’une participation massive le 12 avril à Paris mais aussi celles d’une action contre l’austérité et les discriminations qui ne soient pas sans lendemain.Malgré les élections municipales qui occupent de nombreuses énergies, de premiers contacts locaux ont lieu. Ce mouvement va s’amplifier dans les prochaines semaines. Les militantEs du NPA vont y contribuer de toutes leurs forces.
Côme Pierron