Marin Hirsch a trouvé dans la direction du syndicat CFDT de l'AP-HP, organisation syndicale minoritaire avec 15% des voix des salariés de l'AP-HP, un laquais pour signer son plan "d'économies" . L'accord ''équilibré'' dont se vantent les signataires est réalisé sur le dos du personnel. Une réduction de quelques minutes par jour du temps de travail obligera les agents à travailler de 2 à 6 jours supplémentaires par an, avec la suppression de jours RTT et d'autres jours de congés acquis. La grande équipe va être imposée (entre 7 h et 21 h, travail alternativement le matin et l'après-midi), les journées de 7h50 de travail ne seront plus autorisées, des milliers de postes seront supprimés. La direction de l'AP-HP disposera de près de 230 000 jours de travail supplémentaires gratuits, l'équivalent de plus de 1000 emplois, et réalisera une ''économie'' de 40 millions d'euros.
M. Hirsch précise que « ce protocole servira de socle au projet d'organisation du travail et des temps de repos que je déciderai ». Il s'arroge ainsi le droit de faire ce qu'il veut. Il veut avoir les mains libres pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre du « pacte de responsabilité » : atteindre 150 millions d'économies et supprimer 4000 emplois. Bien loin des jours meilleurs annoncés, les conditions de vie et de travail du personnel s'aggraveront davantage s’il parvenait à ses fins....
Mais rien n'est joué : grève et manifestation le 17 novembre !
Hirsch aurait pourtant tort de pavoiser trop vite. Les agents de l'AP-HP ont prouvé par leur mobilisation et leur détermination, depuis le mois de mai, qu'ils n'étaient pas démunis de ressource.
La lutte n'est pas terminée. L'intersyndicale CGT, SUD, FO, CFTC, CFE-CGC et UNSA appelle à la grève et à une manifestation le 17 novembre et lance un ultimatum : « si le soir du 17 novembre, le protocole du 27 octobre n'est pas retiré, alors la question de la grève totale, illimitée jusqu'à son retrait sera à l'ordre du jour ».
C'est bien le seul moyen de faire céder M. Hirsch. Malgré la détermination du personnel les journées d'action dispersées de mai, juin et septembre n'ont en effet pas suffi à faire céder la direction et sa tutelle gouvernementale,
L'intersyndicale appelle à des actions locales et à des Assemblées Générales pour préparer la grève et la manifestation du 17 novembre. Cela peut être l'occasion pour le personnel de prendre démocratiquement en main sa lutte, en élisant dans chaque hôpitaux des délégués qui regroupés centralement pourraient former un comité de grève regroupant syndiqués et non syndiqués. D'ores et déjà la popularisation de la situation dans les hôpitaux et des objectifs de la mobilisation pourraient être décidés.