Samedi 5 mai, un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Guingamp à l’appel du comité de défense de la santé.
Sans bruit, l’agence régionale de santé (ARS) Bretagne a avancé son projet de fermer une maternité sur le groupement hospitalier du secteur 7, que Guingamp forme avec Saint-Brieuc, Lannion et Paimpol. Comme Paimpol n’a déjà plus de maternité et que Lannion est trop éloigné de Saint-Brieuc, l’affaire allait se jouer dans l’indifférence générale.
Une mobilisation qui s’amplifie
Mais comme l’État a mis en place un semblant de concertation, le projet a fuité lorsque le conseil de surveillance du centre hospitalier de Guingamp s’est prononcé sur le sujet, avec une majorité de pour et quelques contre (la présidente du conseil de surveillance et les représentantEs du personnel de la CGT). Les défenseurEs du service public ont alors décidé se regrouper en comité de défense de la santé : une proposition mise sur la table par les organisations syndicales CGT et Sud-Solidaires locales.
Le comité s’est créé fin février, et a travaillé pour populariser et faire connaître les projets de l’ARS, et ses propres propositions. Depuis lors, motions des conseils municipaux, pétition, manifestations, contacts avec d’autres comités de défense, conférences de presse se succèdent.
Le silence est brisé, et la population, les éluEs, les professionnelEs de la santé se mobilisent.
Pas de désert médical !
Le 6 avril, lors de la manifestation régionale des comités de défense à l’ARS de Rennes, le directeur de celle-ci a confirmé nos craintes de voir la maternité disparaître.
Il a avancé des arguments concernant la sécurité des femmes et des bébés. Il ne pouvait pas décemment expliquer que sa décision aurait pour objet de faire des économies sur la santé, en ligne avec la volonté ministérielle de réduire les budgets de l’hôpital public.
Mais le comité affirme, preuves à l’appui, que la sécurité est assurée à la maternité. Certes il revendique plus de moyens humains et techniques, car l’existant n’est pas suffisant. Il ne dépend que de la volonté des pouvoirs publics d’assurer ces financements.
Nous revendiquons de pouvoir naître et vivre dans le pays de Guingamp, proche de notre environnement familial, affectif, social. Nous ne voulons pas d’usines à bébés. Et nous savons que la fermeture de la maternité sonnera le glas de l’hôpital public, et fragilisera les établissements et structures de santé qui gravitent autour de celui-ci. Le milieu médical lui-même en sera touché. Peut-on croire sérieusement que des jeunes médecins viendront s’installer dans un désert médical ?
Le comité affirme que la lutte continue, qu’il reste mobilisé et que l’ARS doit accorder le renouvellement de l’agrément pour cinq ans .
Comité NPA Lannuon Gwengamp Bear