Depuis le 1er novembre, les urgences du centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes (CHUGA) étaient en grève. Depuis le mardi 6 décembre, c’est l’ensemble des services qui a rejoint la grève à l’appel d’une intersyndicale large.
La situation est consternante. Aux urgences, les patientEs peuvent attendre des jours une hospitalisation et ne reçoivent donc pas les soins adaptés. Alors qu’il y a 55 places « en même temps » tous les jours, ce sont 70 à 90 personnes qui sont présentes. Les urgences ne sont que la partie visible de l’iceberg. Tous les services de l’hôpital sont concernés.
La psychiatrie est sinistrée depuis la fermeture de dizaines de lits. En pédiatrie, c’est une catastrophe : des box d’urgence sont transformés en lits d’hospitalisation, les parents doivent apporter les soins de base à leur enfant, comme les couches, des bébés se retrouvent sous oxygène dans les couloirs. Le système est saturé par l’épidémie de bronchiolite. Le manque de médecins et pédiatres en ville, la saturation de SOS Médecins font que les enfants arrivent dans un état particulièrement dégradé. Il y a eu 200 fermetures de lits à Grenoble, une trentaine à Voiron. Les blocs ne tournent qu’à 60 ou 70 % de leur capacité. Et 50 % des lits d’aval (médecine et soins de suite) du Voironnais sont fermés.
Des conséquences sur la santé des personnes
Du manque de places dans les consultations et les examens supplémentaires découlent des retards dans les diagnostics. S’ajoutent à cela des conditions tellement dégradées que l’accès aux soins en pâtit. La vie des patientEs est en danger avec une réelle perte de chance de guérison, voire de survie des personnes. Les personnelEs ne peuvent plus cautionner cette situation sur laquelle ils alertent depuis des mois sans réelles réponses.
Des moyens matériels et humains pour prendre soin des patientEs
Les grévistes demandent avant tout des moyens matériels et humains pour pouvoir prendre soin des patientEs. Nous sommes face au résultat des politiques de démantèlement du service public, menées depuis des années.
La fermeture massive des lits entraîne des conditions de travail dégradées, les soignantEs démissionnent et donc des lits ferment. Parce que c’est une véritable souffrance de ne pouvoir prendre soin des patientEs, si l’on veut trouver du personnel il faut offrir de bonnes conditions de travail dont la première d’entre elles : pouvoir vraiment prendre soin des gens. La grève arrive après de nombreuses alertes et en l’absence de réponses concrètes de la direction de l’hôpital et de l’ARS. Toute la population est concernée. UsagerEs du service public de santé, nous nous devons de soutenir ce mouvement et les personnels grévistes.