Publié le Mardi 2 novembre 2021 à 11h18.

Le non-remboursement des tests PCR et antigéniques et ses conséquences

Le 15 octobre dernier a été annoncée la fin de la prise en charge par l'Assurance Maladie des tests PCR et antigéniques. Cette décision concerne 7 millions et demi de personnes qui n'ont pas su, qui n'ont pas pu ou qui ont choisi de ne pas se faire vacciner pour des raisons qui leur appartiennent.

Une mesure punitive...

Ils et elles devront payer de 22 à 46€ à chaque fois qu'une démarche les amènera à devoir présenter un passe sanitaire, ce qui aura pour conséquences une vie sociale encore plus réduite. Cette mesure rendra un accès à l'hôpital beaucoup plus problématique sauf éventuellement en cas d'urgence ; mais qu'appelle-t-on urgence, surtout dans le domaine psychiatrique où, lorsqu'une personne est en détresse, quelque soit la manière dont elle se manifeste, elle doit être prise en charge immédiatement ? Que se passera-t-il si elle ne peut présenter un passe sanitaire ?

... socialement injuste

Autre  conséquence de cette décision : elle touche les plus exposéEs, les premierEs de corvée, les plus précariséEs d'entre nous qui ne pourront jamais s'acquitter du prix demandé ! Cela va provoquer une diminution du nombre de personnes ayant besoin d'être testées et le risque d'une moindre détection des chaînes de contamination, contribuant ainsi à l'extension de l'épidémie qui, par ailleurs, selon les indicateurs, est en train de remonter.

Encore pour les profits !

L'argument en faveur du non remboursement des tests est le poids que cela représente pour la société et le déficit de la sécurité sociale (alors même que le gouvernement mène une politique d'exonérations de la part patronale des cotisations). Dans le même temps, le journal Les Echos indique que le covid aiguise les appétits des laboratoires d'analyses car les tests représentent plus de 50% de leurs profits pour l'année 2020.

L'exception s'installe

Le Syndicat de Médecine Générale (SMG) rappelle que la santé ne doit pas se baser sur la peur et la coercition et Claire Hédon, défenseure des droits, pointe le nouveau projet de loi sur la crise du Covid qui prévoit la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'au 31.07.2022 avec le risque que des mesures d'exception s'inscrivent, une fois de plus, dans la durée.