Aux hôpitaux de Saint-Denis (93), nous « sortons » à peine de la crise du COVID, mais comme ailleurs nous subissons toujours une crise de nos conditions de travail et de vie. Les politiques d’austérité imposées ont gelé nos salaires : le salaire moyen d’une aide-soignante est de 1350 euros/mois.
C’est aussi la précarité de l’emploi qui s’est accrue : dans l’ensemble des hôpitaux publics, selon leur bilan social en 2017, 13 % des contrats des personnels non médicaux sont des Contrats à Durée Déterminée (CDD). À St Denis, c’est 10 %. Les Agents de Service Hospitalier (ASH) effectuant le bio-nettoyage, le service des repas et autres tâches logistiques cumulent des CDD à répétition sur plusieurs années, pourtant sur des postes dits fixes. La peur de perdre son emploi est permanente. Pour d’autres professions comme les ASH brancardiers, les aides-soignantes, la direction impose 2 fois 1 an de CDD avant de peut-être atteindre la titularisation. Pour les infirmières-ers, c’est 2 fois 3 mois de CDD qui sont imposés. Pourtant de nombreux postes sont vacants, 20 postes par exemple au niveau infirmier. Se rajoute à cela les nombreux vacataires (journaliers), certains finissent par choisir ce mode d’« emploi » par rapport aux CDD avec une sensation de liberté... D’autres postulent pour être embauché, repérant des postes vacants, mais difficile d’avoir une réponse...
Pourtant, pour justifier le sous-effectif, la direction répond avoir peu de postulants, ou mieux, ils n’arrivent pas à fidéliser les vacataires.
Depuis plusieurs mois des ASH bio-nettoyage se sont unies et se sont mobilisées pour réclamer une titularisation collective. Elles se sont adressées à leurs collègues aides-soignantes, infirmières, qui ont signé leur courrier, se sont reconnus aussi dans leurs revendications. Certaines viennent tout d’un coup d’obtenir des Contrat à Durée Indéterminée (CDI) mais la lutte continue ensemble. Il y aussi les ASH faisant-fonction d’aide-soignante qui ne sont pas reconnues pour le travail qu’elles effectuent, avec un maintien des salaires au minimum.
Alors depuis 4 semaines, des ASH, des aides-soignantes, des infirmières, des rééducateurs, des administratifs, des ambulanciers, des techniciens, des agents des cuisine... l’ensemble des professions de l’hôpital expriment leur colère devant les grilles de l’hosto « Hôpital en colère, y’en a marre de la galère ». Ils réclament l’embauche immédiate de tous les CDD, des embauches supplémentaires dans tous les services évalués par les agents de terrain, des augmentations de salaires pour toutes et tous de minimum 300 euros/mois, du fric pour les emplois et les salaires.
Elles et ils seront en grève et mobilisés demain, mardi 16 juin. Un cortège rejoindra le rassemblement devant le ministère de la santé à Paris, à 13h30 rue Ségur.