D’une campagne à l’autre, les militants montreuillois n’ont pas le temps de s’ennuyer. Après s’être battus durant quelques mois pour que le service d’eau passe enfin en régie publique, c’est une nouvelle bataille autour des centres municipaux de santé qui débute. Depuis qu’elle est élue, la nouvelle équipe municipale autour de Dominique Voynet veut « rééquilibrer » l’offre de soins entre les quartiers populaire du haut Montreuil et le bas Montreuil.De nombreuses craintes des personnels soignants, des usagers et de différents partis politiques s’exprimaient autour du centre de santé Voltaire qui devait être sacrifié sur l’autel du « rééquilibrage ». Ces craintes ont été confirmées puisque le centre, malgré une mobilisation croissante, a été fermé le 10 décembre. Cette fermeture est inacceptable sur bien des aspects qui nous rappellent les arguments utilisés lors du passage de la loi Bachelot, les mêmes qui justifient souvent la fermeture de services entiers dans les hôpitaux publics. Ce centre assurait le suivi de plus de 3 000 patients, d’un CAT et de bon nombre de sans-papiers d’un foyer proche. Comme dans beaucoup de villes, la moitié des médecins libéraux doivent partir à la retraite dans un futur proche, ce qui rétrécit toujours plus l’offre de soins. La difficulté pour se soigner à Montreuil est réelle. La politique de la municipalité ne s’arrête pas là. D’autres centres de santé se voient dépecer au fur et à mesure de services et de compétences qui permettaient à tous les habitants de se soigner. Un centre de santé voit, après réflexion, sa surface diminuée de 30 %, un appareil de mammographie est revendu à une autre municipalité, la gynécologie est abandonnée, le service de prothèses dentaires est également arrêté.Dominique Voynet et son équipe municipale inscrivent donc leur politique dans la continuité de la loi Bachelot : fermer des services du public que le privé récupère. Dans un courrier distribué dans les boîtes aux lettres des Montreuillois, un plan indique les praticiens libéraux et le centre de santé privé au même niveau que ceux du public sans distinction. Ces centres municipaux ne peuvent pourtant souffrir la comparaison avec l’offre privée que ce soit pour la qualité de soins, le suivi ou pour leur rôle de dernier rempart contre une privatisation rampante de la santé. Les militants du NPA, du PCF, du PG et du PS se mobilisent aux côtés des usagers pour la réouverture de ce centre de santé. La municipalité continue malgré tout bille en tête cette politique libérale, usant parfois même de procédés violents contre les militants qui expriment de manière trop forte leur mécontentement (le mégaphone du NPA Montreuil brisé lors d’une action sur le marché). Tout comme lors de la mobilisation contre la loi Bachelot, la réforme à venir de la Sécurité sociale et des attaques contre les hôpitaux publics, les militants du NPA continueront de défendre une santé gratuite et accessible à tous. Thibault Blondin