En cette rentrée, les luttes sociales ont bien des difficultés à se hisser au niveau des attaques engagées et programmées par un gouvernement, véritable bras armé du patronat. Les attaques aériennes en Syrie, les sinistres discussions/tractations autour de « l’accueil » des réfugiéEs, les macroneries à répétition, les turpitudes des pollueurs-menteurs de l’industrie automobile, prennent le pas, au moins médiatique, sur les résistances sociales.
Presque chaque jour, un représentant du patronat, un homme politique de droite ou de « gauche », mais le plus souvent un ministre et surtout le plus nuisible d’entre eux, Macron, promettent de s’attaquer au monde du travail. Une politique dont Hollande et Valls sont clairement les initiateurs.
Ils sont à l’offensive
Ils veulent nous faire travailler plus longtemps en cassant les 35 heures et en repoussant toujours plus l’âge de la retraite. Pour Macron, il faut s’attaquer au statut des fonctionnaires assurant encore sécurité de l’emploi et déroulement de carrière à l’abri, relatif, de la course à la rentabilité et du chantage au chômage.
Les chômeurEs vont être soumis à un renforcement des contrôles dont le seul objectif est de tenter de trafiquer des statistiques auxquelles Hollande fait mine de lier son avenir.
Le ministère de la Santé prévoit la fermeture de 67 services d’urgence, soit 10 %, et les journées de RTT sont toujours dans le collimateur de Hirsch-Touraine.
Dans l’Éducation nationale, alors que les effectifs débordent des amphis en faculté, la réforme des collèges, toujours d’actualité, vise à amplifier la mise en place d’une éducation à deux vitesses.
La volonté de faire un saut qualitatif
Le sondage/référendum imposé aux salariéEs par la direction de l’usine Smart montre la voie que souhaite suivre le patronat : chantage sur l’avenir d’un site, auquel les salariéEs ne pourraient répondre que par l’acceptation de reculs sociaux.
Mais cette offensive est freinée par un droit du travail dénoncé comme un obstacle à l’embauche, un statut de la fonction publique jugé trop protecteur et ralentissant la privatisation des services publics.
Contre le code du travail, le rapport Combrexelle et ses 44 propositions propose de soumettre les droits des salariéEs au chantage à l’emploi, à la fermeture de sites, au rapport de forces entreprise par entreprise. Fini l’encadrement des droits par la loi de la convention collective, et vive la mise en concurrence des travailleurEs les uns contre les autres...
Enfin, le Protocole sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR) s’attaque au statut des fonctionnaires tout en maintenant l’austérité sur les salaires.
Construire les résistances
Pourtant, en cette rentrée, les salariéEs, les enseignantEs, les personnels de l’AP-HP, ont repris le chemin des mobilisations, malgré la coupure estivale et les tergiversations des directions syndicales. Face à l’offensive gouvernementale et patronale, CFDT-CFE-CGC et CFTC assument franchement le choix d’un soutien à peine critique, de même que la FSU qui approuve le PPCR. Les tergiversations de FO risquent fort de ressembler à un refus de mobiliser. Quant aux directions de la CGT et de Solidaires, au-delà du rejet du PPCR, elles doivent refuser de s’inscrire plus longtemps dans tous les processus d’un « dialogue social » qui ne donne la parole qu’au patronat, pour son seul bénéfice.
Mais il est aussi plus que temps d’en finir avec les journées d’action séparées par profession, par syndicat.
Nous devons tout faire pour que la journée de ce jeudi 8 octobre, à l’initiative de la CGT, Solidaires et la FSU, permette de faire franchir un pas aux luttes. Nous devons rassembler les colères, unifier les revendications, multiplier les débrayages, les cortèges unitaires partant des entreprises... Faire de cette initiative une journée combative qui donne envie de continuer, d’étendre les mobilisations, de combattre les politiques gouvernementales.
Robert Pelletier
En grève, dans la rue, mobilisation jeudi 8 octobre
Dans toute la France et à Paris, à 14 heures place de la République