Publié le Mercredi 12 juin 2019 à 11h14.

Alfortville : soutien à l’occupation de Chronopost par les travailleurs sans-papiers ! Liberté pour les interpellés !

Depuis hier matin (mardi 11 juin), des travailleurs sans-papiers occupent une agence Chronopost à Alfortville pour obtenir leur régularisation.

Chronopost, filiale de La Poste, sous-traite le tri et la manutention des colis à des entreprises qui embauchent des travailleurs sans-papiers. C’est donc une entreprise à capitaux publics, dont l’État est l’actionnaire majoritaire, qui exploitent des salariés en tirant profit de leur extrême précarité. Car personne n’ignore, à La Poste, que ces salariés sont en situation irrégulière et la sous-traitance est bien pratique pour employer une main-d’œuvre corvéable à merci tout en essayant de faire croire qu’on est pas responsable.

Bénéfices sur le dos des travailleurs sans-papiers

Chronopost, dont le chiffre d’affaires a augmenté de plus de 17% en 2018, fait donc des bénéfices sur le dos des travailleurs sans-papiers. Bien évidemment, pas question pour la filiale de La Poste d’aider ces salariés à obtenir leur régularisation, c’est justement ce qui lui permet d’augmenter ses marges. 

Des salariés qui acceptent des conditions de travail dures, de nuit, à temps partiels, sous-payés, voilà ce que cherche La Poste en sous-traitant. Les grévistes le disent eux-mêmes, ils sont des esclaves modernes.

La Poste organise ce système de précariat à outrance de ceux qui travaillent pour elle, utilisant sans scrupules toutes les opportunités que lui offre le système capitaliste, avec ses lois de plus en plus répressives pour les étrangers et de plus en plus permissives pour les pour les patrons.

Et lorsque des salariés décident de se regrouper pour revendiquer leurs droits, elle leur envoie ses agents de sécurité (d’une société privée eux aussi). Hier, quand les grévistes ont voulu installer des tentes pour se protéger de la pluie, La Poste les a fait intervenir pour empêcher le montage des tentes, et des affrontements ont eu lieu avec la BAC, venue en renfort.

Le journaliste Taha Bouhafs et un militant du comité de soutien aux sans-papiers de Vitry ont été interpellés violemment et sont encore, à cette heure, en garde à vue pour outrage et rébellion.

Ce soir, mercredi 12 juin, à 18h, un rassemblement est prévu pour soutenir les grévistes, au 2 chemin de Villeneuve-Saint-Georges à Alfortville.

Nous devons soutenir ces grévistes dans leur lutte pour leur régularisation mais aussi exiger la fin du recours à la sous-traitance, ainsi que la réinternalisation des toutes les activités de La Poste en son sein.

Nous devons affirmer également que tous les sans-papiers doivent être régularisés pour leur permettre des conditions de vie et de travail dignes. 

Correspondante