Nouvelle déception en ce début juillet, pour toutes celles et ceux qui se battent depuis des années pour que, comme en Italie, se tienne enfin un procès des responsables au plus haut niveau du scandale sanitaire de l’amiante...
Neuf personnes, mises en examen dans le cadre de la procédure liée à la mise en danger d’autrui dans les Université de Paris VI, Paris VII et IGP, ont vu celle-ci levée et ont été placées sous le statut de témoins assistés. Martine Aubry, ancienne ministre du Travail, avait déjà vu sa mise en examen annulée fin juin 2014 dans le cadre de l’instruction sur l’exposition à l’amiante des salariés de l’usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, où ont été reconnues plus de 300 maladies professionnelles.
Qui sont les responsables ?Dans le cas de Jussieu, où 160 cas de maladie professionnelle ont été reconnus, l’ancienne juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy avait décidé d’élargir ses investigations à la recherche d’éventuelles responsabilités et mis en examen pour « mise en danger d’autrui » les universités du site de Jussieu. Elle avait également mis en examen pour « homicides et blessures involontaires » plusieurs hauts fonctionnaires et responsables industriels, pour leur implication dans le Comité permanent amiante, principal responsable du scandaleux lobbying qui a conduit à « l’usage contrôlé » de l’amiante... tout en retardant l’interdiction. Ainsi alors que les milliers de salariéEs exposés à l’amiante ou leur proches doivent batailler des années pour faire reconnaître le caractère professionnel de la maladie et la responsabilité des employeurs et des pouvoirs publics, les responsables risquent encore d’échapper à leurs responsabilités.
Robert Pelletier