" Sans 20 mois de combat, on en serait au plan social. On a évité le pire. » C'est en ces termes que, pour la CFDT, Édouard Martin tire un bilan d'étape. Vraiment, le pire a-t-il été évité ?Le plan Ayrault-Mittal, un plan effectivement sans « plan social », a-t-il sauvé quoi que ce soit ? Rien n'a été évité, surtout pas le pire, car c'est un « plan social » à peine déguisé. S'applique aujourd'hui très exactement ce que Lakshmi Mittal voulait imposer.Bilan : casse de 629 emplois liés à la fermeture des hauts-fourneaux, de centaines d'emplois d'intérimaires qui s'en vont, casse massive de l'emploi difficilement chiffrable chez les 160 soustraitants et 350 cotraitants (chiffres donnés par la CGT).La question de la propriété a été poséeC'est sans aucun doute là l'acquis principal de la lutte. Il a beaucoup été question de « nationalisation », même si le débat a été souvent confus. Les militants du NPA ont porté cette idée d'appropriation collective comme « passage obligé ».La soumission aux intérêts de Mittal ne va pas sans poser problème au gouvernement : c'est qu'il faut rendre la choses présentable… Aussi, voilà Lakshmi Mittal lui-même « convoqué » le 17 avril devant nos députés, et « sommé de s'engager » ! Il se dit qu'il en a presque perdu le sommeil…Fernand Beckrich
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