Le capitalisme ne connaît pas de frontières et les attaques portées contre les travailleurs de Florange par ArcelorMittal non plus. Ainsi les salariéEs du groupe à Liège ont appris qu’après avoir fermé les hauts-fourneaux, promis d’investir 138 millions d’euros sur la partie froide, ArcelorMittal décidait finalement fin janvier de fermer 7 des 12 lignes de production pour la partie froide, touchant directement 1 400 salariéEs.Le scénario de Liège semble être celui de Florange avec quelques mois d’avance. Demain, on apprendra sans aucun doute que finalement la partie froide de Florange est également remise en cause. Évidemment, la crise et la surcapacité de production européenne seront évoquées, sans en expliquer les raisons, notamment le fait que des millions de tonnes ont peut-être été produites sans aucune planification et contrôle populaire. Et ce n’est pas en ayant placé sa branche bancaire européenne en Belgique - ce qui lui a permis, grâce à des avantages fiscaux, de ne payer que 81 millions d’euros d’impôts en 4 ans sur 5,8 milliards d’euros de profits (1,4 % !) – que le groupe ArcelorMittal va nous convaincre qu’il souffre.En France comme en Belgique, les deux gouvernements socialistes agissent de la même façon : agiter la création d’une loi qui soi-disant obligerait une entreprise « viable » qui veut fermer à vendre à un repreneur.Éviter les dangersLes travailleurs belges ont répliqué fortement à cette annonce. Mais on peut avancer trois dangers auxquels les travailleurs doivent être attentifs. Premièrement, ne laisser aucune ambiguïté sur l’abandon des travailleurs par les gouvernements dirigés par les partis socialistes en Europe qui n’ont aucune volonté politique de les défendre. Que ce soit Marcourt, ministre wallon de l’économie ou Montebourg en France, ils ne veulent pas se battre contre un groupe privé.Ensuite, ne pas se laisser tromper en laissant penser que tel repreneur potentiel aurait de meilleures attentions pour les travailleurs que Mittal. Peut-on croire qu’un groupe qui se proposerait de racheter un site sidérurgique le ferait pour faire plaisir aux salariéEs et ne chercherait pas à casser les acquis sociaux ? Dans une « concurrence libre et non faussée », règle d’or du marché, nous paierons toujours les pots cassés.Enfin, après les attaques en France, Belgique et Luxembourg (où deux sites sont fortement menacés, soit 700 emplois), la stratégie doit être double. Faire converger tous les travailleurs du groupe en lutte dans des mobilisations communes et des pratiques militantes partagées, ce qui n’existe quasiment pas aujourd’hui. Faire la jonction avec les autres entreprises en lutte pour un mouvement général et durable (Sanofi, Virgin, Renault, Ford Genk en Belgique…) et mettre ainsi en place la convergence des luttes.Cédric
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