Publié le Vendredi 22 octobre 2010 à 00h19.

Au Havre, une mobilisation exemplaire.

De nombreux secteurs sont en grève reconductible : Total (production à l’arrêt), CIM, Petrochemicals (production à l’arrêt), SNCF, Chevron, la centrale EDF (production à l’arrêt), Exxon, Foure Lagadec, Vinci, Ponticelli, La Poste, Debris, l’éducation, Aircelle, la construction, la mission locale, l’université, les territoriaux de Gainneville, de Gonfreville, Konecranes, Loheac, Renault Sandouville... Avec des taux de grévistes variables et des secteurs encore absents, c’est une mobilisation d’ampleur qui se construit sur la ville depuis une semaine. La structuration du mouvement est enthousiasmante. Si les conflits entre organisations syndicales et les désaccords politiques traversent le mouvement comme ailleurs, le travail intersyndical (CGT-FSU-CFDT–Solidaires) de ces dernières années porte ses fruits. Nous avons commencé dès le 7 septembre à réunir des AG interpros de grévistes. L’absence de perspective à l’échelle des confédérations nous a rapidement imposé l’auto-organisation à la base. Aussi, quand les reconductions ont commencé, le 12 octobre, les AG interpro sont devenues quotidiennes pour organiser la généralisation des grèves. Il nous fallait également un outil qui nous permette de nous exprimer d’une seule voix. Le Havre de Grève, bulletin d’information de l’AG publié avec les moyens de l’intersyndicale s’est rapidement imposé comme l’outil le plus populaire de la lutte. Nous y annonçons l’état précis des mobilisations, les rendez-vous à venir et nous y publions ce que nous sommes capables de présenter comme analyse commune de la situation politique. Ce fonctionnement, s’il reste encore imparfait, nous a permis de développer les grèves et de donner à la mesure de nos moyens ce que beaucoup espéraient : des outils pour que notre classe puisse s’exprimer d’une seule voix. Nous arrivons à un tournant de la lutte où nous allons devoir élever le niveau du rapport de forces pour répondre à la violence exercée par le gouvernement et le Medef. La lutte se politise. L’utilisation de briseurs de grève et l’entêtement gouvernemental renforcent la solidarité qui s’exerce entre nous. Au Havre, les grèves et les blocages vont se durcir dans les jours à venir. La droite et la bourgeoisie se divisent sur la tactique a adopter : c’est le moment d’y aller.