Avec 3,58 milliards d’euros, les bénéfices de PSA ont augmenté en 2019 de près de 9 % par rapport à l’année dernière, alors que les ventes de PSA dans le monde ont baissé de 10 %. Le chiffre d’affaires de 75 milliards d’euros réalisé par PSA n’a pas baissé car ses voitures ont été vendues plus cher. Mais pas de miracle pour expliquer bénéfices et profit : c’est le travail des ouvrierEs et de touTEs les salariéEs qui en est à l’origine.
La marge opérationnelle automobile, dont les écarts représentent le mieux les variations du profit, a augmenté de 12 % pour atteindre 5 milliards d’euros. Le taux de marge supérieur affiché par PSA est de 8,5 %. La marge opérationnelle est de près de 1 500 euros par voiture produite dans les usines Peugeot et Citroën…
Des économies sur le dos des salariéEs
Et cela avec moins de travailleurEs : en 2019, PSA a dépensé un milliard d’euros au seul titre des indemnités de licenciement versées. L’obsessionnel de la réduction des coûts, comme se définit lui-même Tavarès, a réussi son coup : le plan de réduction des coûts de production mis en œuvre a conduit à une baisse de 632 euros par voiture pour Peugeot--Citroën entre 2015 et 2018, et de 367 euros par voiture pour Opel-Vauxall entre 2017 et 2018.
Les augmentations générales de salaires annoncées en même temps que ces bénéfices sont de 1,4 % pour les ouvrierEs et employésE. Cela signifie 21 euros pour un ouvrier qui gagne 1 500 euros par mois. L’année précédente, la hausse avait été d’un euro par jour, elle est désormais de 70 centimes seulement. À ces augmentations générales il faut ajouter des augmentations individuelles, trop souvent à la tête du client, d’un montant total de 1,4 % de la masse salariale.
PSA a voulu faire fort en annonçant, relayé par tous les médias, un versement exceptionnel de 4 100 euros à ceux et celles dont le salaire est le plus bas. C’est en fait la prime d’intéressement, une prime pas nouvelle, pour un montant de 3 500 euros brut c’est à dire 3 164 euros net, et la prime dite « Gilet jaune », prévue depuis plusieurs mois, pour un montant de 600 euros. Une prime d’intéressement qui n’est pas un salaire, ce qui veut dire qu’elle ne compte pas pour la retraite. Elle est versée seulement aux salariéEs CDI de PSA, et à taux plein seulement aux salariéEs qui n’ont pas été en congé maladie ! Rien pour les intérimaires qui contribuent notamment sur les chaînes de montage à la richesse de PSA…
Bref, un grand battage largement fondé sur des mensonges ! PSA avait déjà versé une prime d’intéressement de 3 810 euros en 2019, après un bénéfice de 2,83 milliards d’euros l’année précédente, et 2 600 euros en 2018, pour un bénéfice de 1,9 milliard d’euros sur 2017. Les actionnaires sont en réalité les grands gagnants de ces annonces. Comparons les augmentations respectives : les dividendes vont augmenter de 58 %, et les actionnaires se partageront quelque 1,1 milliard -d’euros, contre 705 millions -d’euros l’année précédente.