C’est discrètement que le gouvernement a annoncé les chiffres du chômage qui confirment ce que tout le monde sait : la baisse du chômage promise et annoncée tant de fois par Hollande n’est toujours pas là.
Officiellement, ce sont 9 400 personnes de plus inscrites à Pôle emploi comme « chômeur à la recherche active d’un emploi », soit 3 398 300 chômeurEs,une hausse de 0,3 % en un mois et 4 % en un an. D’après les chiffres officiels, plus de 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi, et cela ne prend pas en compte les invisibles, hors des statistiques, tels les bénéficiaires du RSA et les sans droits : jeunes de moins de 25 ans, primo demandeurs d’emploi, sans droits pour dépassement des plafonds de ressources dans le foyer, bénéficiaires de pensions de reversion, de pensions alimentaires qui dépassent les plafonds du RSA...
Seuls 2 chômeurEs sur 10 sortent des listes pour « reprise d’emploi déclarée ». Les autres sont victimes de radiations par Pôle emploi : en juin, 204 000, soit 43,4 % des sorties des listes pour défaut d’actualisation et 51 100, soit 10,9 % des sorties, par radiations administratives.
Au total, cela fait donc 33 % environ de la population active sans emploi ou sans emploi stable. Derrière ces chiffres bruts, quelques réalités : un inscritE à Pôle emploi sur deux ne perçoit aucune indemnité ni allocation. Le chômage de longue durée (entre 2 et 3 ans) augmente : + 15,4 % sur 1 an, comme celui de très longue durée (+ de 3 ans) : + 17,6 % sur 1 an. Mais surtout, piètre résultat des réformes des retraites, pour les plus de 50 ans, c’est + 11,3 % sur 1 an.
L’autre réalité, c’est la précarisation des précaires. 50 % des chômeurEs indemnisés occupaient un emploi précaire en 2013 : 38 % après une fin de CDD et 12 % après une fin de mission d’intérim. Près d’un sur trois (31 %) après un licenciement, dont 10 % après un licenciement économique. Enfin, 13 % se sont inscrits à Pôle emploi après une rupture conventionnelle, chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes (11,4 % en 2011)...
Des chiffres, des réalités, qui disent mieux que tous les discours l’échec des politiques dites « de sauvegarde de l’emploi », cela au moment où le patron du Medef exige toujours plus de cadeaux alors que les prévisions de créations d’emplois liées au Pacte de responsabilité diminuent avant même les premiers effets promis.
Robert Pelletier